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Décryptage

Ciel & Terre fait flotter l’énergie solaire

Posté le par Pierre Thouverez dans Énergie

L’entreprise Ciel & Terre a réalisé cet été une première, en installant une centrale photovoltaïque sur un barrage hydroélectrique au Portugal. La PME lilloise, spécialiste du solaire flottant, a décroché de nombreux contrats à l’étranger, mais peine toujours en France.

Solaire flottant

Ciel & Terre a commencé son activité par la réalisation de parcs photovoltaïques au sol et sur toitures. Mais le moratoire solaire décidé par le gouvernement français en 2010 a poussé la petite entreprise lilloise a entamé un virage stratégique vers un marché de niche : le solaire flottant. « Ce choix répond à plusieurs problématiques que nous souhaitions résoudre. En premier lieu l’occupation des sols qui est un reproche récurrent. Poser un parc solaire sur l’eau offre comme avantages d’éviter un loyer, et d’augmenter la production d’environ 5% grâce à « l’effet cooloing » du vent sur la surface de l’eau », explique Stéphane Prouvost, responsable commercial du projet portugais. Les coûts de réalisation seraient encore 10-15% plus élevés qu’un parc PV classique mais l’entreprise estime pouvoir devenir concurrentielle rapidement.

Un projet innovant

Si Ciel & Terre compte plus d’une quarantaine de réalisations flottantes, celle du barrage hydroélectrique d’Alto Rabagao au Portugal, représente une première pour l’entreprise. « Construire une centrale solaire flottante sur un barrage d’une profondeur de 80 mètres est un enjeu en soi. Mais il fallait tenir compte de la variation du niveau d’eau du lac de retenue, 25 mètres, pour concevoir des ancrages capables de supporter ces conditions tout en maintenant l’intégrité des câbles électrique », détaille Stéphane Prouvost.

Pour autant, installer une centrale solaire sur un barrage présente certains avantages. Les postes électriques, telles que les transformateurs, sont déjà installées, ce qui réduit une partie des coûts. Stéphane Prouvost estime que l’hybridation des centrales hydroélectriques permettrait d’optimiser leur production, voire d’alimenter les pompes des stations de pompage (STEP). Ciel & Terre lorgne un marché potentiellement très porteurs en raison du grand nombre de barrages construits dans le monde. Sa collaboration avec Energias de Portugal sur le projet d’Alto Rabagao, doit lui ouvrir les portes du marché brésilien, très bien doté en hydroélectricité, où EDP est présent. Ciel & Terre y mène deux projets, mais la crise politique et économique provoque des retards.

Une présence internationale

Le Brésil n’est pas le seul pays sur lequel Ciel & Terre mise gros. Le Japon a été son premier véritable marché. Sa plateforme flottante baptisée « Hydrelio » équipe des parcs cumulant plus d’une centaine de mégawatts. La Chine constitue son nouveau levier de croissance grâce à un appel d’offres qui a permis à l’entreprise de placer pour 120 MW solaires de structures flottantes. Ciel & Terre ne fournissant que la structure, les panneaux photovoltaïques étant quant à eux achetés directement par le porteur du projet.

La compagnie est également présente en Australie, à Kuala Lupur, à Taïwan, aux Etats-Unis et compte aujourd’hui plus d’une centaine de salariés. Il n’y a guère en France, où se trouve le siège social et une ligne de production, que Ciel & Terre peine à trouver des débouchés et ce, malgré la loi sur la transition énergétique. Trop innovant, le concept hydrelio n’est pas entrer dans les cases des appels d’offres publics pendant longtemps. L’entreprise a décidé de revendre sa licence pour le marché hexagonal à un autre acteur tricolore du secteur : Akuo Industries. Ce dernier a obtenu un premier projet cette année. Il sera construit à Piolenc, prés d’Orange, dans le sud de la France.

Romain Chicheportiche

Pour aller plus loin

Posté le par Pierre Thouverez

Les derniers commentaires

  • Conclusion à débattre : ces appel d’offres publics français ne permettent pas, en fait, l’innovation. Bien dommage… Ce serait utile, au final d’expliquer à quoi ils servent vraiment (et donc de l’expliquer avec indépendance) à part ce qui est évident à tous, c’est à dire l’inflation galopante des taxes sur l’énergie.


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