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Décryptage

Diagnostic médical: plus petit et plus près du patient

Posté le par Sophie Hoguin dans Innovations sectorielles

Après avoir fait progressé les performances de l'imagerie médicale en matière de précision, de baisse des doses de rayons X ou d'ergonomie, la recherche se tourne désormais vers la mise au point d'outils miniaturisés, portables et peu coûteux rendant plus accessible le diagnostic de certaines maladies.

Deux projets, l’un européen, l’autre américano-suédois, illustrent bien cette tendance. Dans le premier cas, il s’agit de réaliser des avancées en matière d’imagerie photo-acoustique en rendant la technique opérationnelle et miniaturisée et dans l’autre cas, il s’agit de rendre le diagnostic de certaines maladies possibles dans des régions reculées ou pauvres.

L’imagerie photo-acoustique opérationnelle

Le projet européen FullPhase, coordonné par l’université de Twente (Pays-Bas) a permis la mise au point d’une nouvelle technologie combinant photo-acoustique et ultrasons pour diagnostiquer l’arthrite des doigts, la fibrose du foie (chez les souris) et la mesure de la vitesse du sang. Les chercheurs visent aussi à pouvoir détecter le cancer de la peau, les brûlures et le durcissement des artères. Le tout dans un outil portatif ressemblant à une douchette de caisse enregistreuse. Les applications commerciales sont prévues à court terme annonce l’université néerlandaise dans un communiqué. L’appareil ne permet pas pour l’instant d’aller au-delà d’une profondeur de 15mm ce qui limite le nombre d’applications mais un autre projet européen a déjà démarré pour réussir à atteindre de plus grandes profondeurs.

Trois utilisations testées

A ce jour, l’équipement a réussi avec succès à détecter l’absence ou non d’inflammation des articulations chez des patients atteints d’arthrite rhumatoïde grâce à l’observation des nombreux vaisseaux sanguins supplémentaires qui se forment sur la zone d’inflammation. Il a aussi permis d’observer des fibroses du foie chez des souris, de manière simple et non invasive, ce qui pourrait permettre de réduire le nombre de souris utilisées pour les études sur les médicaments du foie. Enfin, il permet aussi de faire de la recherche médicale sur le sang:  vitesse d’écoulement, quantité de vaisseaux créés, niveaux d’oxygène et de nutriments. Un partenariat a déjà été créé autour de ce sujet avec l’University College de Londres.

Un smartphone pour détecter des mutations tumorales

Des chercheurs de l’université de Stockolm (Suède) et de l’UCLA (université de Los Angeles – Californie) ont équipé un smartphone d’un module, imprimé en 3D, permettant la détection d’oncogènes in-situ. Au lieu d’envoyer l’échantillon d’ADN du patient dans un laboratoire, le médecin ou le biologiste peuvent l’analyser via ce module qui comprend deux diodes lasers pour réaliser une imagerie en fluorescence. Le téléphone muni d’une caméra et d’une lentille spéciale peut alors analyser les différentes fluorescences des bases de l’ADN et repérer des mutations connues. Le système a été testé avec succès sur le gène KRAS qui est muté dans un tiers des cancers colorectaux. La détection peut à terme être élargie à diverses autres mutations ainsi qu’à la détection de certaines bactéries ou à des résistances aux antibiotiques.

Outre l’avantage de la portabilité, le système pourrait être produit à un prix très abordable, de l’ordre de 500 euros s’il était produit en masse, a précisé l’un des auteurs de l’étude dans un communiqué de l’UCLA accompagnant la parution de l’article scientifique de Nature communications.

Sophie Hoguin

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