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Franchir le mur du son en chute libre

Posté le par La rédaction dans Innovations sectorielles

L’Autrichien Felix Baumgartner est parvenu à franchir le mur du son en chute libre hier soir, battant ainsi le record du monde de vitesse et le record du saut le plus haut en chute libre. Retour sur une aventure épique et mouvementée.

Franchir le mur du son en chute libre : le défi avait de quoi faire fantasmer tant l’aventure semblait folle et dangereuse à la fois. L’Autrichien Felix Baumgartner a pourtant réussi son pari en franchissant le mur du son hier soir (dimanche), battant ainsi le record du monde de vitesse en chute libre établi le 16 aout 1960 par Joseph Kittinger, un pilote de l’US Air Force, lors du projet Excelsior.

Baumgartner s’est jeté au-dessus du Nouveau-Mexique d’une capsule suspendue à un gigantesque ballon en polyéthylène, après avoir atteint plus de 39 000 mètres d’altitude. Le saut aura duré près de neuf minutes, dont un peu plus de 4 minutes et 20 secondes en chute libre, permettant au parachutiste de 43 ans d’atteindre la vitesse phénoménale de 1341,9 km/h et de dépasser Mach 1. Le succès scientifique de la mission « Red Bull Stratos », qui aura mobilisé au sol une équipe de plus d’une centaine de personnes, est par ailleurs un succès médiatique, le saut ayant été suivi en ligne sur la chaine Youtube de la célèbre boisson énergisante par plus de huit millions d’internautes.

Le ballon, élément crucial

Baumgartner s’est élancé d’une capsule (d’un poids total de 1315 kilos), protégeant le parachutiste des températures extrêmes rencontrées dans la stratosphère, et lui permettant de rester dans un environnement pressurisé avec de l’oxygène jusqu’au moment fatidique du saut. L’ascension de la capsule a été rendue possible par le gigantesque ballon à laquelle elle était suspendue, l’arrachant au sol du Roswell International Air Center. D’un diamètre de près de 130 mètres, le ballon est l’élément crucial de la mission, mais également son talon d’Achille.

Constitué d’un patchwork géant de l’équivalent de plus de 16 hectares de bandes de polyéthylène (l’un des polymères les plus courants), le ballon stratosphérique est extrêmement fin et fragile : les bandes de polyéthylène haute performance ont une épaisseur de… 20,32 microns seulement. Une fois gonflé à l’hélium, le ballon peut doucement prendre son envol à la vitesse de 300 mètres par minute. C’est en raison de son extrême fragilité que le lancement ne peut se réaliser que dans des conditions météorologiques idéales. Après le saut de Baumgartner, le poste de commande au sol a déclenché la séparation de la capsule et du ballon, laissant la capsule redescendre à l’aide de son propre parachute, tandis qu’une rupture programmée dans la structure du ballon a laissé échapper l’hélium pour le laisser revenir sur Terre.

« Death Zone »

La fragilité du ballon, liée aux mauvaises conditions météorologiques, a eu raison des deux précédentes tentatives de l’Autrichien, les 9 et 10 octobre dernier. Un vent, même de faible intensité, peut aisément faire échouer la mission. En cela, le premier kilomètre d’ascension est décisif, les ingénieurs de la mission Red Bull Stratos l’ayant même baptisé « death zone ». Si un incident était survenu – à savoir, si le ballon s’était déchiré – le parachute de la capsule n’aurait pas eu la possibilité de se déployer entièrement, et Felix n’aurait pas non plus disposé des 13 secondes qui lui auraient été nécessaires pour s’échapper de la capsule.

Pour ceux qui auraient raté ce moment historique, voici la vidéo du saut :

Par Rahman Moonzur, journaliste scientifique

Posté le par La rédaction


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