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Internet du futur : ce que l’Europe est prête à financer

Posté le par La rédaction dans Informatique et Numérique

Fin octobre 2009, la Commission européenne a partiellement revisité sa politique de financement de l'Internet du futur. Ses maîtres mots sont désormais : infrastructures intelligentes, partenariat public-privé, résultats à moyen terme, et enfin politique cohérente au niveau européen.

Le 28 octobre dernier, la Commission européenne a dévoilé sa stratégie pour favoriser le développement d’infrastructures intelligentes alimentées par Internet. Objectif : encourager le déploiement d’un Réseau capable de relier des objets physiques (compteurs électriques, réseau de capteurs, voitures, matériel médical, etc.) à des infrastructures comme le système de santé, la distribution d’énergie ou la gestion du trafic, et de les faire communiquer entre eux afin d’optimiser la distribution d’énergie, de mieux réguler le trafic routier, ou encore de pouvoir gérer à distance des traitements médicaux de pointe. Ce qui suppose :

  • des objets communicants intégrés à Internet ;
  • des objets capables de diffuser mais aussi de recevoir de l’information de divers utilisateurs (système de santé, communauté scientifique, consommateur final, etc.) qui ne sont pas ceux qui les ont créés ou installés ;
  • des systèmes capables de lire, interpréter et restituer les informations livrés par les objets ;
  • des systèmes capables d’agir pour optimiser, par exemple, la distribution d’électricité ou envoyer des secours ;
  • la transmission sécurisée des données personnelles qui circuleront sur le réseau.
Deux mesures phares
Pour ce faire, la Commission européenne a arrêté deux mesures phares :
  • le lancement d’un partenariat entre les pouvoirs publics de chaque Etats membres et les principaux acteurs des TIC. Baptisé PPP pour Public Private Partnership, celui-ci a pour objectif de favoriser le développement de plates-formes de services Web multi-sectorielles, ouvertes et standardisées sur des segments tels que le contrôle des dépenses énergétiques, la santé, la mobilité et l’environnement. Dans cette optique il s’agit de mobiliser les industriels autour de la partie technologique et les autorités publiques nationale, locale ou régionale pour définir les besoins, mais aussi créer les conditions optimales tant d’un point de vue infrastructures que légale pour accompagner le développement de ces innovations.
  • l’allocation de 300 millions d’euros entre 2011 et 2013 dans le cadre du 7ème programme de recherche financé par l’Union européenne, les entreprises devant fournir un montant équivalent. Objectif : soutenir des travaux de recherche visant à développer des infrastructures intelligentes ainsi que les technologies afférentes (capteurs, RFID, système de radionavigation par satellite, etc.) et dont les premiers résultats devraient tomber avant 2015. Dans ce cadre, un premier appel à projets sera lancé en 2010.
 

Une nouvelle stratégie pour l’Internet du futur
Mais ses ambitions ne s’arrêtent pas là. Au delà, la Commission européenne a également repositionné sa stratégie globale de soutien à l’Internet du futur. Objectif : faire de cette thématique une priorité stratégique, c’est-à-dire tout à la fois un levier pour répondre à de nouveaux besoins (économie d’énergie, population urbaine croissante, vieillissement de la population), une opportunité pour affirmer et développer le savoir-faire européen en matière de technologies et d’applications concernant l’Internet du futur, et un moyen d’aider l’économie européenne à sortir de la crise. Ce qui suppose une démarche différente de celle adoptée jusqu’à présent.  » Cela nécessite une approche cohérente pour fédérer et piloter les multiples efforts déjà engagés au niveau européen et par les différents Etats membres,  » souligne la Commission dans son rapport de présentation. Une volonté qui se matérialise par cinq principales actions :
  • maintenir les efforts en matière de Recherche et Développement dans le domaine des TIC dans le cadre du 7ème programme de recherche financé par l’Union européenne : soit un budget de 200 millions d’euros par an entre 2011 et 2013 qui servira à financer des travaux de recherche à moyen ou long terme sur l’Internet du futur ;
  • adopter une politique de recherche et de régulation d’ensemble afin de lever les principaux freins technologiques ;
  • faire de la Future Internet Assembly (FIA) l’instrument clé autour duquel consolider la communauté de Recherche et Développement, mais aussi un moyen de diffusion des résultats et d’exploration de nouveaux déploiements ;
  • faire des Future Internet Forum (FIF) des plates-formes d’information au sujet programmes nationaux sur l’Internet du futur et un moyen pour éviter la fragmentation des efforts de recherche et coordonner les initiatives ;
  • encourager la coopération internationale sur des projets de recherche clairement identifiés comme prioritaires pour l’Europe et favorisant l’élaboration de standards globaux ainsi que l’interopérabilité.
Un programme ambitieux qui n’aura pas trop des quatre années de financement prévue par la Commission européenne pour être mis en oeuvre. Bien consciente de cette limite, la Commission étudie d’ailleurs la possibilité de transformer ce PPP en Initiative Technologique Conjointe (JTI – Joint Technology Initiative) dès que le cadre légal et les structures d’administration de ces grands programmes de recherche auront été amendés. Dès lors, l’Internet du futur pourrait venir s’ajouter à la liste actuelle des cinq programmes existants dans le cadre de JTI (Artemis pour les systèmes informatiques embarqués, IMI pour les médicaments innovants, Clean Sky pour l’aéronautique et le transport aérien, ENIAC pour les Technologies nanoélectroniques et Fuel Cell pour l’Hydrogène et les piles à combustible). L’UE et l’Internet du futurLa Commission européenne finance déjà des travaux de recherche visant à rendre l’Internet plus intelligent. 400 millions d’euros ont ainsi été investis dans plus de 90 projets européens impliquant plus de 500 entités. Parmi ceux-ci, figure le programme Future Internet Research ans Experimentation (FIRE). Lancé en septembre 2008, il fédère 14 projets sur des sujets aussi variés que les architectures, le protocole réseau, la validation dans des environnements de test à grande échelle ou encore l’interconnexion. Autre exemple : le réseau très haut débit à usage scientifique GEANT (Gigabit Europeen Academic Network) qui après l’interconnexion de tous les réseaux européens s’ouvre aux autres réseaux dans le monde.Tous ces projets ont d’ailleurs contribué à la création de l’Assemblée sur l’Internet du Futur (FIA) Liens utilesLa communication de la Commission européenne sur l’Internet du FuturL’appel de l’industrie pour créer un PPP sur l’Internet du futur A.L B 

Pour aller plus loin

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