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Le Bisphenol A dans le collimateur de l’Anses

Posté le par La rédaction dans Chimie et Biotech

Un rapport officialise la dangerosité de cette substance, notamment auprès des bébés à naître.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de publier un avis sans ambiguïté concernant la nocivité du Bisphénol A. 

Plus particulièrement, l’étude identifie les risques pour les enfants à naître, c’est-à-dire exposés in utero.

Non pas que le bisphénol A (BPA)  ne soit pas nocif pour l’homme en général, mais la base de données disponibles n’est pas suffisante pour établir clairement les effets sanitaires sur les autres populations.  

La nocivité du BPA pour le fœtus est importante puisqu’elle majore le risque pour l’enfant de développer plus tard un cancer du sein.

Dans son rapport, l’Anses précise que « Les effets retenus sont caractérisés par une augmentation du nombre de structures épithéliales indifférenciées associée à une augmentation de la sensibilité de la glande mammaire à la transformation tumorale ».

En revanche,  les risques en termes de troubles du comportement, de défauts de l’appareil reproducteur pour les filles ainsi que d’obésité sont qualifiés de « négligeables ».

Pour établir l’impact du BPA, l’Anses s’est évidemment appuyé sur les études scientifiques existantes. Mais l’Agence ne s’est pas limitée à faire de la bibliographie, elle a pratiqué de nombreuses mesures pour déterminer le degré d’exposition ainsi que les sources les plus importantes de pollution : air, aliments, eau (distribuée en réseau ou conditionnée), poussière de logement et tickets thermiques.

Ainsi, la première source identifiée est l’alimentation. Cela représente 84% de l’exposition interne pour la femme enceinte.

En effet, le BPA est très répandu dans les contenants alimentaires, comme les canettes et les boites de conserve (légumes, plats composés et produits à base de viande et de poisson). Utilisé à l’intérieur des boites, il est directement en contact avec les aliments. L’Anses a identifié une autre source de contamination que sont les bonbonnes en polycarbonate.  

L’eau ainsi conditionnée « peut contribuer à une augmentation conséquente de l’exposition interne au BPA et pourrait, ainsi ajoutée aux autres expositions, entraîner un risque «additionnel» pour l’enfant à naître de la femme enceinte exposée » met en garde l’Anses.

Le deuxième facteur d’exposition est les tickets de caisse. Cette source d’exposition externe est problématique pour les caissières ou toute femme enceinte manipulant ce type de tickets quotidiennement.

L’éviction du BPA est donc vivement recommandée par l’Agence française.

Le seul petit bémol est qu’à ce jour, les candidats au remplacement du BPA sont… du Bisphénol ! B, F, S ou M, ces bisphénol ne peuvent servir de substituts « sains »  puisqu’ils contiennent une structure chimique similaire, susceptible de provoquer les mêmes dérèglements que le BPA.

« A l’issue de ces travaux, aucune alternative ne se distingue pour être utilisée pour tous les usages du BPA.» conclue d’ailleurs l’Anses. 

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique

 

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