Nonylphénols dans les vêtements : « aucun danger connu sur la santé humaine »

Greenpeace a communiqué, le 23 août à Pékin, sur les résultats de son étude intitulée « Dirty Laundry 2 » dédiée à la présence dans les vêtements des éthoxylates de nonylphénol et donc à leur utilisation au cours du processus de production.

Pourquoi les nonylphénols et leurs dérivés?

Les éthoxylates de nonylphénol (NPEs), qui appartiennent à la famille des éthoxylates d’alkylphénol (APEs), sont utilisés dans l’industrie pour leurs propriétés tensioactives permettant une meilleure dispersion des liquides. Ils sont notamment employés dans l’industrie textile comme agents de mouillage, dispersants, émulsifiants ou détergents. D’autres industries telles que la peinture, le papier ou les cosmétiques les utilisent également.

En milieu aqueux, ces substances se dégradent facilement en nonylphénol (NP) dont la toxicité pour les organismes aquatiques – poissons, invertébrés et algues – est bien documentée. Leurs effets de perturbateur endocrinien avérés chez l’animal ont conduit plusieurs législateurs à en proscrire ou en limiter drastiquement l’usage. En revanche, « les éthoxylates de nonylphénol dans les articles textiles n’ont aucun effet connu sur la santé humaine », affirme l’Union des Industries Textiles (UIT) qui s’appuie sur la page 14 de l’étude de Greenpeace.

Des substances chimiques à usage restreint dans l’UE

Dans l’Union européenne, le nonylphénol et les éthoxylates de nonylphénol ont été identifiés, dès 1993, comme des substances présentant des risques pour l’environnement. Elles ont été classées comme substances dangereuses prioritaires dans la directive Eau de 2000. Depuis 2005, en application de la directive du 18 juin 2003 (2003/53/CE), elles ont fait l’objet d’une interdiction de mise sur le marché et d’utilisation en tant que substance ou constituant de préparations à des concentrations égales ou supérieures à 0,1 % en masse (soit 1 000 mg/kg) dans le nettoyage industriel et domestique, le traitement des textiles et du cuir, l’usinage des métaux, la fabrication de pâte à papier, ou les produits cosmétiques…

Depuis l’entrée en vigueur de REACH, cette restriction est devenue l’entrée 46 de l’Annexe XVII de ce règlement. Cela signifie qu’actuellement cette interdiction s’applique uniquement aux substances et aux préparations produites et utilisées en Europe et non aux substances présentes dans les produits finis.

Les résultats de l’étude de Greenpeace

L’étude de Greenpeace, réalisée par un laboratoire indépendant au Royaume-Uni, a porté sur 78 articles textiles de 15 marques notoires de vêtements de mode, de sports et de loisirs (H&M, Adidas, Uniqlo…), achetés dans 18 pays et fabriqués dans 13 pays. 26 articles sur 78 présentent un résultat inférieur à 1 mg/kg de NPEs, et 52 articles sur 78 un résultat supérieur à 1 mg/kg. Ce taux de 1 mg/kg correspond au seuil limite de détection de cette substance. Concernant Lacoste, sur les 4 articles testés, 3 ne contiennent pas de NPEs et le 4^e en contient faiblement (3,6 mg/kg).

Conclusion

L’Union des Industries Textiles retient de cette étude que :

• Les vêtements contenant des éthoxylates de nonylphénol ne présentent aucun danger connu pour la santé humaine ;
• L’industrie textile européenne a réalisé les investissements humains et financiers nécessaires à la substitution de ces substances ;
• Les donneurs d’ordre, ayant délocalisé leur production dans des pays tiers, doivent renforcer leurs efforts afin de maîtriser l’impact environnemental de leur supply chain.

Source : UIT (Union des Industries Textiles)

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