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Décryptage

Polynésie française : 50% d’électricité d’origine renouvelable dès 2020

Posté le par La rédaction dans Environnement

C’est officiel. Alors que la France métropolitaine s’est engagée à réduire la part du nucléaire de 75 à 50 % d’ici 2025, la Polynésie française se fixe comme objectif de produire la moitié de son électricité à partir de sources renouvelables dès 2020. Et 100 % dès 2030.

Peuplée de 268 000 habitants, la Polynésie française est composée de cinq archipels totalisant 118 îles, et est séparée de l’Australie par 6000 kilomètres d’océan et du continent américain par 7500 kilomètres. L’électricité est aujourd’hui aux trois quarts d’origine thermique, et compte-tenu de l’éloignement géographique, importer des hydrocarbures pour alimenter les petites unités de production électrique réparties sur les 67 îles habitées coûte cher. Le prix de l’électricité en Polynésie peut monter jusqu’à 50 centimes le kWh.  Dans ce contexte, s’orienter vers l’exploitation du large potentiel éoliensolairehydroélectrique et houlomoteur de ces îles a non seulement du sens d’un point de vue environnemental mais aussi économique.

Le Président de cette collectivité d’outre-mer, Gaston Flosse, a promulgué le 23 décembre 2013 à Papeete, chef-lieu de la Polynésie sur l’île de Tahiti, la loi relative aux principes directeurs de la politique énergétique de la Polynésie française.  « La présente loi du pays vise à favoriser un approvisionnement énergétique de la Polynésie française suffisant, diversifié, sûr, économique et compatible avec les impératifs de la protection de l’environnement. » 

L’Autonomie énergétique comme fil conducteur

Cette Loi a comme objectif « de contribuer à l’autonomie énergétique de la Polynésie française » et  « d’encourager le recours aux énergies renouvelables ». Mais aussi « de favoriser une plus grande transparence des coûts de l’énergie » et « de permettre le pluralisme des opérateurs dans le secteur de l’énergie ». 

L’engagement en faveur des énergies vraiment renouvelables est sans ambigüité : « Il est fixé un objectif minimum de 50 % de production électrique issue de l’exploitation des énergies renouvelables à échéance 2020 sur l’ensemble de la Polynésie française ». Les énergies fossiles deviennent hors-la-Loi, étant donné que « tout projet de construction d’une nouvelle installation recourant aux énergies fossiles est interdit sauf à démontrer que le recours à une installation productrice d’énergie renouvelable est impossible dans des conditions économiques ou techniques soutenables. »

Une technologie innovante de climatisation à base d’eau de mer 

En milieu tropical le poste climatisation s’élève à environ 40 % sur la facture électrique globale. Afin de réduire ce coût un système innovant a été testé avec succès en Polynésie, le « Sea water air conditioning » (SWAC),  ou climatisation à l’eau de mer naturellement froide. Afin qu’elle soit bien fraîche, l’eau de mer est pompée à plus de 900 mètres de profondeur. 

Il s’agit d’une première à l’échelle mondiale. Installé à l’hôtel Intercontinental de Bora Bora en 2006, et un second SWAC est actuellement en phase de finalisation à l’hôtel Brando de Tetiaroa. Le système permet de réaliser entre 70 et 90% d’économie sur la facture climatisation.  Un projet de SWAC est actuellement en cours pour climatiser le Centre Hospitalier de Polynésie Française (500 lits). 

La Polynésie montre ainsi que réduire la consommation électrique sans sacrifier le niveau de confort est possible.

Une dynamique qui prend de l’ampleur

La Polynésie n’est pas la seule collectivité territoriale française insulaire à s’engager en faveur d’un avenir énergétique durable. Suivant l’exemple de l’île japonaise d’Okinawa, EDF SEI (Systèmes Electriques Insulaires) installe actuellement en Guadeloupe, dans les Antilles françaises, une station de pompage-turbinage (STEP) à eau de mer qui permettra de gérer la nature fluctuante de l’éolien et du solaire.  

Le tiers  de l’électricité de l’île de la Réunion, dans l’océan indien, provient dès à présent des énergies renouvelables. Une méga-batterie sodium-soufre d’1 MW a été installée sur l’île volcanique en 2010 par EDF SEI. Les installations hydroélectriques modulables ont également été renforcées. Tout comme la Polynésie française, La Réunion pourrait atteindre l’indépendance électrique dès 2030. 

Olivier Daniélo 

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