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« Made in France » rime-t-il avec compétitif ?

Posté le par La rédaction dans Entreprises et marchés

AMADA Europe, filiale du Groupe japonais AMADA implantée en France depuis 1981, continue d’investir sur notre territoire. Preuve que délocaliser n’est pas une fatalité.

Lutter contre les délocalisations est devenu une priorité nationale, un ministère a même été créé exclusivement à cet effet. Pourtant, certaines entreprises arrivent à s’épanouir, à l’image de cette entreprise japonaise qui résiste encore et toujours aux sirènes de la délocalisation. Il s’agit d’AMADA, une filiale française du groupe japonais du même nom, spécialisée dans les machines-outils.

Mais que s’est-il passé dans la tête de ces japonais pour se positionner en France alors que tant d’autres mettent tout en œuvre pour délocaliser ? La réponse est plutôt flatteuse, puisque ce choix a été motivé à la fois par la situation géographique mais aussi par la formation des ingénieurs et ouvriers qualifiés français.  En effet, AMADA rassemble plus de 500 salariés sur sept sites dans l’Hexagone, dont trois (à Charleville-Mézières, Château-du-Loir et Auffay) dédiés à la production de haute technologie et spécialisés dans la conception et la production de machines-outils et d’outillage haut de gamme distribués dans toute l’Europe.

« Nous avons besoin d’un personnel hautement qualifié, ce qui est très difficile à trouver dans les pays low-cost », analyse Gilles Bajolet, Président du Conseil d’administration d’AMADA Europe. La qualité du made in France peut donc faire la différence pour des emplois très spécialisés.

L’autre avantage réside dans la situation géographique : jouxtant des pays limitrophes comme l’Allemagne, le Luxembourg ou la Belgique, cette proximité des sites avec les sous-traitants européens privilégie des coûts d’approvisionnement optimisés.

Et le coût de la main d’œuvre dans tout ça ? « Soyons francs. Le coût du travail en France est colossal. Quand un salarié reçoit 100 € net, cela nous coûte 200 €. Au Japon, cela coûte à l’entreprise 118 €. Cet écart nuit terriblement à la compétitivité économique. En ce qui nous concerne, le prix de revient d’une machine dépend à plus de 80 % de la matière, le restant est lié à la main d’œuvre. Dès lors, le coût exorbitant du travail en France garde un impact limité et ne remet pas encore en cause les autres atouts du territoire français », détaille Gilles Bajolet.

Petit bémol. Les réformes annoncées comme les taxes sur les dividendes risquent d’apeurer les actionnaires, et de les dissuader de continuer à investir en France. « Nous avons de grands projets en Europe, de telles réformes peuvent remettre en question certaines implantations et nous faire préférer d’autres pays européens », s’inquiète Gilles Bajolet.

Forte d’un chiffre d’affaires cumulé de 1,9 milliards d’euros, la société est pour l’instant satisfaite de son implantation en France et a notamment prévu d’investir 20 millions d’euros  jusqu’en 2014 sur le site de Charleville-Mézières.

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique

Posté le par La rédaction


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