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Le Japon mise gros sur l’énergie éolienne offshore

Posté le par La rédaction dans Énergie

A environ 20 km en mer de la centrale Fukushima, une immense éolienne de 107 m de haut traduit le pari ambitieux du Japon dans l'énergie du vent. Cette éolienne sera mise en fonctionnement le mois prochain et devrait fournir assez d'électricité pour alimenter 1700 foyers. L'objectif à long terme est de produire d'ici à 2020 plus d'un gigawatt d'électricité avec un parc de 140 éoliennes, soit l'équivalent d'une centrale nucléaire.

Les investisseurs du projet soulignent que les éoliennes offshores peuvent représenter un atout important pour un pays pauvre en ressource fossile. En effet, le Japon possède la dixième plus grande zone économique exclusive (ZEE) mondiale et donc des millions de mètres carrés pour développer des parcs offshores.

Ce qui différencie ce projet des autres est que les éoliennes, l’annexe et le transformateur électrique flottent sur une gigantesque plateforme ancrée dans le fond marin. Cette technologie permet d’élargir les possibilités de localisation des parcs éoliens offshores qui étaient jusqu’à présent limités aux eaux peu profondes. Le Japon pourra, grâce à cette nouvelle technologie, agrandir fortement son parc d’éoliennes offshores, ses les fonds marins gagnent très vite en profondeur. De plus, bien que la Norvège et le Portugal expérimentent également des éoliennes flottantes, le projet japonais est le plus important de part sa taille parmi les premières technologies qui pourraient être.

Installer des éoliennes en eaux profondes pourrait générer 1570 gigawatt d’électricité, soit environ 8 fois la capacité de toutes les entreprises Japonaises produisant de l’énergie réunies selon les simulations de l’Université de Tokyo. La catastrophe de Fukushima a forcée le Japon à s’intéresser de plus près aux énergies renouvelables. Aujourd’hui les 50 réacteurs arrêtés et dans l’attente d’une inspection privent le pays d’une ressource représentant 30% de son électricité. L’orientation vers les importations de pétrole et de gaz naturel a fortement accru la dépendance énergétique du pays et a fait ressortir ses retards dans le domaine des énergies renouvelables. Car contrairement aux idées reçues, le développement de celles-ci a été très lent : mis à part l’énergie hydraulique, les énergies renouvelables ne représentaient que 3% du mixe énergétique japonais en 2011.

Dans son effort pour rattraper son retard, le Japon a mis en place un programme intensif pour diversifier les énergies renouvelables. Le photovoltaïque a été l’énergie la plus développée à ce jour. Cependant, la croissance des panneaux solaires reste limitée tandis que plus de 90% du potentiel Japonais en énergie renouvelables proviendrait du vent, et plus particulièrement de l’éolien offshore selon les estimations du Ministère de l’environnement. Le gouvernement de M. Shinzo Abe assume les frais des trois premières éoliennes de ce projet dans le cadre de sa politique d’encouragement des énergies renouvelables, soit environ 22 milliards de Yens (225,7 millions de dollars). Par la suite, un consortium de 11 entreprises dont Hitachi, Mitsubishi Heavy Industries, Shimizu et Marubeni, poursuivra le projet.

Les coopératives de pécheurs ont donné leur accord pour les 3 premières éoliennes, cependant les 100 autres qui devraient suivre doivent être renégociées après l’étude de leur impact sur la pêche. En effet, l’un des principaux enjeux de ce projet concerne la zone de pêche : abandonnée après les événements de Mars 2011, les pécheurs ont aujourd’hui peur que le projet les empêche de reprendre leur activité car les chalutiers ne pourront plus traverser la zone. D’un autre côté, certains espèrent que les grandes chaînes ancrées au fond marin participeront au développement des poissons et des algues.

Le coût du projet est également une question importante. Pour les trois premières éoliennes, construites chacune avec une conception différente, le prix du kilowatt est environ 2 millions de Yens (20 500$), soit huit fois le prix obtenu pour une éolienne terrestre. Le consortium espère réduire ce coût à seulement 2 fois celui d’une éolienne terrestre par des économies d’échelle et des améliorations de la conception.

La durabilité est le troisième enjeu de ces grands moulins à vent. Shimizu, la société de production des éoliennes, estime que les pales sont conçues pour durer une vingtaine d’années et résister aux plus gros typhons ayant frappés la région durant le dernier siècle. Néanmoins, elle émet de quelques réserves sur ces prévisions.

Le développement des éoliennes offshore implique des industries que le Japon souhaiterait faire revivre comme notamment la construction navale, perdue au profit du marché Chinois et Sud Coréen il y a quelques années. Les retombées économiques attendues seront potentiellement importantes, selon le PDG de Mizuho Financial Group : les 20.000 pièces des éoliennes offshores pourraient rapporter des milliards de yens à l’économie japonaise.

Source : bulletins-electroniques

 

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