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Le réemploi promis à un bel avenir

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

La filière française du réemploi, de la réparation et de la réutilisation se développe bien. Le projet de loi relatif à la transition énergétique veut s'en servir de levier pour développer la croissance verte et réduire la production de déchets.

Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte entrera en deuxième lecture au Sénat à partir du 9 juillet. Dans sa forme actuelle, le texte prévoit de « développer le réemploi et augmenter la quantité de déchets faisant l’objet de préparation à la réutilisation, notamment des équipements électriques ett électroniques, des textiles et des éléments d’ameublement ». Les objectifs seront définis, filière par filière, dans les cahiers des charges des filières à responsabilité élargie des producteurs (REP).

Le texte prévoit également de développer le réemploi dans les chantiers de construction et d’entretien routiers. « Au plus tard en 2020, l’Etat et les collectivités territoriales s’assurent qu’au moins 70 % des matières et déchets produits sur les chantiers de construction ou d’entretien routiers dont ils sont maître douvrage sont réemployés ou orientés vers le recyclage ou les autres formes de valorisation matière », indique le texte entrant au Sénat. Les appels d’offres lancés par l’Etat et les collectivités territoriales pour la construction ou l’entretien routier devront exiger la priorité d’utilisation de matériaux issus du réemploi, de la réutilisation ou du recyclage des déchets. Dès 2017, au moins 50 % de l’ensemble des matériaux utilisés chaque année dans les chantiers de construction routiers devront être issus de cette filière.  En 2020, ce taux passera à 60%.

Enfin, après la promulgation de la loi, le Gouvernement aura un an pour remettre au Parlement un rapport identifiant les produits non couverts par une filière REP, et qui pourraient être mieux réemployés ou recyclés par l’économie sociale et solidaire (ESS). Il devra identifier les freins et leviers permettant de développer ces valorisations.

Le réemploi, un secteur porteur d’avenir

Le réemploi, la réparation et la réutilisation participent à l’économie circulaire en permettant une réduction du gaspillage des ressources par un allongement de la durée d’usage et de vie des produits et de leurs composants. En période de crise économique, les Français se tournent de plus en plus vers ces pratiques. Le secteur est en plein développement.

Selon l’édition 2015 de la publication « Réemploi, réparation et réutilisation » de l’ADEME, en 2014, l’annuaire des structures du réemploi et de la réutilisation recensait 5 607 structures en France, avec environ 600 structures supplémentaires par rapport à 2012.  Le marché de l’occasion représentait 51% des structures (dépôt-vente, brocante, revendeur), l’ESS 40% (oeuvre caritative, réseau spécialisé, réseau d’acteurs de l’insertion) ; 9% des structures demeuraient « non identifiées » dans l’une ou l’autre de ces deux catégories.

Au niveau national, le nombre de structures n’est cependant pas homogène. La réparatition des structures recensées varie entre 0,6 et 49,7 établissements pour 100 000 habitants ! Le département le mieux doté est celui des Côtes d’Armor, alors que la Corse reste en queue de peloton.

Le réemploi évalué à plus d’un milliard d’euros en France

Le secteur du réemploi et de la réutilisation se porte bien et sa croissance est constante. En 2013, le chiffre d’affaires lié au réemploi et à la réutilisation est évalué à près d’un milliard d’euros et représente 22 000 équivalent temps-plein (ETP). A noter que ce secteur est compartimenté en deux sous-secteurs, celui de l’occasion et celui de l’ESS.

Les structures de l’occasion représentaient alors 700 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 6 000 ETP. Il faut ajouter à ce montant environ 200 millions d’euros de biens vendus sur les sites internet et environ 622 millions dans les vides-greniers et brocantes par des particuliers (estimés à 10 000 ETP).

L’ESS affichait en 2013 un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros, mais avec un effectif beaucoup plus élevé s’élevant à 16 000 ETP. Les bénévoles de l’ESS représentaient alors environ 7 000 ETP supplémentaires. Pour les opérateurs dont les données de 2011 sont connues, soit à périmètre constant, le chiffre d’affaires de l’ESS est en augmentation de 20 % entre 2011 et 2013, l’effectif en hausse de 30 %. Pour les structures de l’occasion, l’augmentation est respectivement de 12 % et 7 %.

Par Matthieu Combe

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