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Eugène Goostman a-t-il vraiment réussi le test de Turing ?

Posté le par La rédaction dans Informatique et Numérique

Le 6 juin, un programme informatique aurait réussi à se faire passer pour un humain. Une première pourtant très vite contestée. Explications.

« Cet événement entrera dans l’histoire ». C’est ainsi que Kevin Warwick, organisateur du test, évoque la réussite d’Eugène. Ce garçon de treize ans, originaire d’Odessa (Ukraine) vient de passer avec brio le test de Turing. Il s’agit d’un test visant à évaluer la capacité d’une machine à se faire passer pour un humain. Organisé par l’Université anglaise de Reading, le test s’est déroulé à la Royal Society de Londres, le jour du soixantième anniversaire de la mort d’Alan Turing, mathématicien brillant ayant participé au déchiffrement d’Enigma et inventeur du test. 5 programmes informatiques ont dû dialoguer par clavier interposé avec plusieurs juges tout ce qu’il y a de plus humains. Cependant, ces derniers ne savaient pas s’ils dialoguaient avec une machine ou non. A l’issu des 5 minutes de tchat, 33% des juges ont déclaré qu’Eugène Goostman était de nature humaine. A tort. Or, d’après Kevin Warwick, une proportion supérieure au seuil de 30% est censé valider la réussite du test. Une machine aurait donc réussi  pour la première fois à se faire passer pour un homme. De quoi enflammer la toile et faire le buzz.

Oui mais. Car il y a un mais. Cette prouesse n’en serait finalement pas une. Tout d’abord, on ne connait pas le nombre de juges, l’article scientifique relatant le test n’est pas encore paru et aucune copie des conversations n’a été rendue publique.  Ensuite, le profil même d’Eugène est sujet à controverse. D’une part il s’agit d’un enfant de seulement treize ans, donc à la sémantique pas forcément parfaite, d’autre part l’anglais n’est pas sa langue maternelle. Deux particularités qui pourraient justifier auprès des juges d’éventuelles fautes de syntaxe ou de langages, induisant une indulgence qui vient biaiser l’interprétation des résultats. Ajouté à cela la réputation sulfureuse de Kevin Warwick, personnalité contestée car habituée des coups de com’.

Malgré ces réserves et dans l’attente d’en savoir plus, cet essai  témoigne de la progression des machines et des programmes informatiques dans leur capacité à mimer l’être humain et sa pensée. Et de la volonté des hommes de créer des machines à leur image.

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique

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Posté le par La rédaction


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