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Décryptage

Combien de temps un être humain peut-il tenir sans dormir ?

Posté le par La rédaction dans Insolite

Qui ne s'est jamais posé la question après une nuit blanche ?

Si la durée diffère selon les individus, le record en la matière (dans le livre Guinness des records) est détenu par Randy Gardner qui a passé 11 jours, soit 264 heures sans sommeil en 1965. À l’époque, Gardner, âgé de 17 ans, étudie en Californie et souhaite savoir ce qui se produit lorsque l’on reste éveillé volontairement. 

Il commence donc cette expérience, encouragé par quelques amis avant que des scientifiques, intéressés, ne prennent le relais, le surveillent et notent les effets de cette privation sur sa santé. Les conséquences n’ont pas été aussi graves qu’on pourrait le penser. Il n’a souffert d’aucun problème majeur bien que cette carence intentionnelle ait conduit à nombreux troubles : cognitifs et comportementaux. Il a notamment montré, au cours de l’expérience, des signes de paranoïa, d’irritabilité, de troubles de la mémoire et de difficultés à se concentrer. Les scientifiques lui ont par exemple demandé de soustraire sept continuellement, en partant de cent. Chose qu’il n’a pu finir parce qu’il avait oublié ce qu’il faisait.

L’importance de bien dormir

Trois paramètres sont à prendre en compte : la durée, l’heure du coucher et la qualité du sommeil

  • En ce qui concerne la durée du sommeil, elle évolue au cours de la vie et dépend bien sûr de chaque personne. Mais en moyenne, selon les études, un adulte a besoin de dormir 7 à 8 heures par nuit, un adolescent de 10 à 11 heures alors que ce besoin avoisine carrément les 14/15 heures pour les nourrissons. Les premières années de vie seraient cruciales, selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), car elles détermineraient la qualité du sommeil qu’un individu aurait par la suite. Peut-être est-ce pour cela que nous dormons tant au début de notre vie.

  • Quant à l’heure du coucher, elle aurait une importance sur le système immunitaire. Se coucher avant minuit et se lever tôt serait donc préférable. Les centenaires auraient tous adopté ce rythme de vie.

  • Avoir un rythme régulier et faire des cycles complets est primordial pour la santé. Lors d’une bonne nuit, le cerveau traverse trois à cinq cycles d’une durée moyenne de 90 minutes durant lesquels se suivent plusieurs phases : le sommeil léger, le sommeil profond et le sommeil paradoxal. Le sommeil profond est le plus important, il permet au corps de récupérer, de renforcer sa mémoire et de produire l’hormone de croissance nécessaire au développement de l’enfant.

Dormir est indispensable. C’est durant cette période que le cerveau fait le tri des informations acquises au cours de la journée. Le sommeil aide à consolider la mémoire sur le long terme en permettant le transfert des informations de l’hippocampe (connu pour son rôle central dans la mémoire) vers le cortex préfrontal où elles seront pérennisées. Un mauvais dormeur aura donc tendance à oublier plus rapidement.

Les répercussions du manque de sommeil

Comme pour la durée, les effets peuvent varier d’un individu sur l’autre. Mais les symptômes les plus courants sont les sautes d’humeur, la fatigue, du stress et des difficultés à mémoriser les choses apprises. Se priver de sommeil peut également conduire dans les cas les plus extrêmes à la mort. Ou plus exactement, ce sont les conséquences engendrées par le manque de sommeil, lorsque les facultés d’un individu ont diminué à un niveau si bas qu’elles mettent en péril la vie d’un individu.

Le manque de sommeil chronique peut aboutir à un déséquilibre difficilement rattrapable le weekend. S’il s’accumule de trop, une dette de sommeil se créer, favorisant les micro-sommeils et entraînant un risque plus important que pour les bons dormeurs, d’accidents de la route. Le système immunitaire peut en être affecté. Le danger, sur le long terme, est d’augmenter les troubles de la mémoire, surtout chez les personnes âgées.

Aujourd’hui, en France, nous ne dormons en moyenne pas assez : moins de sept heures en semaine. Les causes sont multiples mais il y a sûrement une corrélation avec notre mode de vie toujours plus connecté. Chez les adolescents et chez certains adultes, par exemple, l’apparition des smartphones et tablettes a fait naître de nouveaux comportements qui ont tendance à réduire encore plus notre temps de sommeil. L’utilisation de ces appareils dans le lit, avant de dormir, n’est pas une bonne affaire car ils cassent notre rite d’endormissement (la somnolence, le stade 1) qui est censé être un moment d’apaisement total. Or les écrans lumineux stimulent notre rétine et notre cerveau et nous maintiennent éveillés plus longtemps. Voilà qui peut expliquer pourquoi les lendemains matins se révèlent parfois aussi difficiles et pourquoi nous accumulons petit à petit une dette de sommeil que nous n’aurons pas nécessairement le temps de récupérer. 

Par Sébastien Tribot

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