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Autisme : des hormones pour socialiser

Posté le 5 juin 2011
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Une recherche a montré que les deux hormones, ocytocine (Ot) et vasopressine (Avp), présentent une grande capacité à influer positivement sur le manque aussi bien de socialité que de flexibilité cognitive, chez des sujets adultes, c'est-à-dire après que le développement du système nerveux soit terminé.

Cette étude a été menée par l’Institut de Neurosciences du Conseil National des Recherches (In-Cnr) de Milan, en collaboration avec les Universités de Milan – Statale, Bicocca et Politecnico – l’Université de l’Insubria et l’Université de Tohoku au Japon. Financée par la Fondation Cariplo, l’étude a été publiée sur la revue Biological Psychiatry qui a dédié sa couverture à ce sujet.

« Pour mettre au point et valider une approche thérapeutique envisageable pour les troubles de l’autisme, nous avons mené une caractérisation approfondie de modèles de souris génétiquement modifiées, exemptes de récepteur de l’Ot dans le système nerveux central », explique Bice Chini de l’In-Cnr et coordinatrice de la recherche. « En l’absence de ce récepteur, ces animaux font preuve d’altérations de la mémoire sociale et d’une flexibilité cognitive réduite, reproduisant ainsi le noyau central de la symptomatique autistique, qui consiste en un déficit des interactions sociales, des anomalies de la communication, une rigidité cognitive et des intérêts restreints. »

Les chercheurs ont montré que les animaux ne familiarisaient pas avec d’autres sujets de la même espèce et surtout, qu’ils n’étaient pas en mesure de distinguer une souris déjà rencontrée d’une nouvelle. En outre, ils présentent un manque très caractéristique de flexibilité cognitive : ils sont capables d’apprendre une tâche de manière très efficace, mais une fois apprise, ils ne sont pas en mesure de l’abandonner pour en acquérir une nouvelle, adaptée au changement d’environnement. Les chercheurs ont aussi remarqué que les animaux étaient plus agressifs et que, si on leur administrait des doses normalement inefficaces d’agents pharmaceutiques convulsionnants, ils répondaient avec une crise de type épileptique, manifestation fréquemment associées à la symptomatique autistique qui indique une augmentation de leur excitabilité cérébrale de base.

L’étude a révélé que l’administration d’Ot et de Avp est en mesure de combler tous les manques cités plus haut. Cette découverte est d’une importance capitale car elle démontre que le système Ot/Avp est capable de moduler l’activité de processus cognitifs complexes, et ce bien après le développement complet du système nerveux. Ces résultats ouvrent la porte à de potentielles nouvelles approches thérapeutiques basées sur l’utilisation de ces molécules.

Sources : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66922.htm


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