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Cinq nouveaux perturbateurs endocriniens évalués par l’Anses

Posté le par Matthieu Combe dans Chimie et Biotech

Dans le cadre de la Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens (SNPE), Ségolène Royale a demandé à l’Anses d’expertiser en 2014 les risques liés à cinq substances suspectées d'être des perturbateurs endocriniens. Quels sont les utilisations liées à ces cinq substances et pourquoi suspecte-t-on leur toxicité ?

Durant les trois prochaines années, le Gouvernement demande à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) d’expertiser au moins une quinzaine de substances chimiques suspectées d’être des perturbateurs endocriniens. Dès 2014, les risques liés à au méthyl-parabènes, hydroxyanisole butylé (BHA), acide orthoborique, DINCH et DEHTP seront évalués.

Ces travaux s’ajoutent aux évaluations déjà en cours sur les perturbateurs endocriniens au sein de l’agence. Elle doit notamment rendre cette année ses résultats d’évaluation sur le méthyl tert-butyl éther (MTBE), le toluène, le n-hexane, le cis-CTAC et l’O-phénylphénol.

Les effets suspectés des perturbateurs endocriniens sur l’homme sont nombreux. On citera pêle-mêle : malformations des appareils reproducteurs, diminution de la distance ano-génitale, baisse du sex ratio et de la fertilisé. Ils seraient aussi à l’origine de pubertés précoces, de troubles du comportement, de troubles de la fonction thyroïdienne et du développement de cancers hormono-dépendants. Environ 500 substances sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens…

Que sait-on sur ces cinq substances ?

Les parabènes sont des conservateurs utilisés dans des aliments, des boissons, des cosmétiques et des produits d’hygiène (shampooings, crèmes hydratantes, mousses à raser, gels nettoyants, etc.). Ils sont suspectés d’affecter le système reproducteur, diminuer la fertilité et jouer un rôle dans l’obésité. L’INRS note le manque d’études sur l’homme et l’animal concernant la fertilité, l’exposition durant la grossesse,  puis durant l’allaitement. « Chez l’animal, aucune étude de reproduction sur une ou plusieurs générations n’est disponible. Les effets sur l’appareil reproducteur des jeunes mâles se limitent à une augmentation du nombre de spermatozoïdes anormaux, une baisse de poids des testicules », relève l’INRS dans sa fiche Demeter. Pour le traquer dans son alimentation, il suffit de chercher l’additif E218 ou son sel de sodium E219. Notons que le méthylparabène est le parabène qui a l’effet perturbateur endocrinien le moins élevé, comparé à l’éthylparabène, au propylparabène, à l’isopropylparabène, au butylparabène, à l’isobutylparabène et au benzylparabène.

Le BHA est un additif alimentaire utilisé comme conservateur dans des aliments et des emballages alimentaires, des  cosmétiques et des produits d’hygiène. On le retrouve notamment dans les cosmétiques riches en matières grasses : crèmes, lotions, baumes à lèvres, rouge à lèvre, etc. Il est suspecté d’avoir des effets cancérigènes et de perturber les hormones sexuelles. Une diminution de la fertilité est documentée sur plusieurs espèces animales. Pour l’éviter, on traquera ici l’E320 dans la liste des ingrédients.

L’acide orthoborique a de nombreuses utilisations industrielles et est utilisé dans des produits de consommation courante en tant que biocide, notamment dans les produits d’hygiène corporelle et les cosmétiques. Il est rarement utilisé dans les produits alimentaires, mais peut se retrouver comme conservateur dans le caviar et il porte alors le code E284. Il est aussi présent dans des jouets en plastiques, des adhésifs et des lubrifiants. « Le fœtus en développement et les testicules sont les principales cibles de l’acide borique chez de nombreuses espèces » note l’INRS dans sa fiche toxicologique.

Le DINCH et du DEHTP sont des substances utilisées pour fabriquer des plastiques dans des produits de consommation courante (jouets, articles de puériculture, etc.). Ils sont utilisés en replacement de trois phtalates qui sont des perturbateurs endocriniens avérés et dont l’utilisation est fortement réglementée: les DEHP, DBP et BBP. Ces deux substances ne sont pas suspectées d’être des perturbateurs endocriniens. II apparaît néanmoins indispensable à la ministre Ségolène Royale de vérifier que ces substituts ne présentent pas de risque.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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Posté le par Matthieu Combe

Les derniers commentaires

  • Je suis doctorante en écophysiologie de la reproduction et je suis très intéressé de prendre un de ces substances et de l’étudier
    C’est très intéressant et important de conserver notre santé


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