Décryptage

Dangers du téléphone portable : quelles précautions ?

Posté le 30 novembre 2011
par La rédaction
dans Informatique et Numérique

L'OMS qualifiait en mai dernier les téléphones portables de "possiblement cancérogènes". Dominique Gombert, directeur de l'évaluation des risques à l'Agence de sécurité sanitaire de l'environnement (Anses), fait le point sur le téléphone mobile, les risques associés, et les précautions à prendre...

Les notices des téléphones doivent préciser le DAS ou débit d’absorption spécifique, qui mesure le niveau de radiofréquences émis par le portable lorsqu’il fonctionne à pleine puissance. Il est mesuré en W/kg, avec une limite en France fixée à 2W/kg.

Le kit mains libres et le haut-parleur permettent d’éloigner l’appareil émetteur d’ondes de l’oreille, et donc du cerveau. « Quand le téléphone est plaqué à l’oreille, les niveaux d’exposition du cerveau sont importants, mais ils diminuent de façon extrêmement importante dès lors qu’on l’éloigne de quelques dizaines de centimètres », souligne Dominique Gombert.

« Quand l’appareil est en veille, il reste en contact (avec l’émetteur) pour avoir du réseau, mais les niveaux d’exposition sont extrêmement faibles », affirme Dominique Gombert.

Une étude parue en octobre 2008 fait apparaître un effet des ondes émises fortement accru quand on téléphone en voiture : l’effet « cage de Faraday » rend la voiture étanche aux champs électriques ou électromagnétiques, d’où une forte montée en puissance des ondes qui veulent traverser l’habitacle. Dans les zones mal desservies et sur autoroute, où ils montent en puissance à chaque changement de relais, les champs atteignent « des niveaux record », selon cette enquête.

La situation est comparable dans des environnements clos ou d’autres moyens de transport, avec en outre, comme le souligne Dominique Gombert, « la juxtaposition des champs, associée à l’utilisation simultanée d’un grand nombre de téléphones ou de sources de champs électromagnétiques ».

L’OMS estime que pour les expositions « environnementales », celles notamment associées à la transmission des signaux, les preuves sont à ce jour « inadéquates ».

En 2009, l’étude de l’Afsset (devenue depuis Anses) avait souhaité qu’on envisage une « diminution des niveaux d’exposition » là où ils dépassent le « niveau moyen ambiant ». Le travail de cartographie est en cours.

Les niveaux d’exposition sont faibles, d’une puissance maximale de 0,1 W pour le wifi et le bluetooth, de 0,25 W pour le 3G. Mais l’exposition est continue, tout au long de la journée.

Dominique Gombert le regrette. « Le téléphone sans fil va transmettre et la base aussi, ce n’est pas exactement la même nature de champs, mais il ne faut pas réduire les champs électromagnétiques aux téléphones portables ». « D’autres émetteurs peuvent avoir une intensité non négligeable » et plus on peut éloigner tout ce qui expose à des champs électromagnétiques – radios-réveil, base de téléphone sans fil, babyphones… – , mieux c’est.

Une étude est en cours dans 13 pays, « Mobi-kids ». Dominique Gombert souligne que « par rapport à la masse de tissu exposée, il y a chez les enfants une vulnérabilité plus grande, une pénétration potentiellement plus importante des champs électromagnétiques ».

(Source : AFP)

 

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