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Energie solaire : « Nous serons pleinement compétitifs d’ici 5 à 15 ans »

Posté le par La rédaction dans Environnement

[Interview] Ken Zweibel

Début août, de nombreux experts réunis à Washington DC à l'occasion d'un symposium sur l'avenir de l'industrie solaire ont critiqué la priorité donnée à la recherche de nouvelles technologies. Pour le professeur Ken Zweibel, directeur de l'Institut de l'énergie solaire à l'Université George Washington, la technologie solaire est en effet déjà suffisamment avancée.

Ken Zweibel, directeur de l’Institut de l’énergie solaire à l’Université George Washington, participait, à Washington DC, à un symposium sur l’avenir de l’industrie solaire. A cette occasion, il a critiqué la priorité donnée à la recherche de nouvelles technologies. Selon lui, la technologie solaire est en effet déjà suffisamment avancée.

Vous avez déclaré : « Dans une certaine mesure, nous avons une guerre de retard. » Que vouliez-vous dire ?
L’objectif de la conférence était de fixer une feuille de route pour les investissements, très rigide et technique sur le modèle de l’industrie des semi-conducteurs. La plupart des participants présents qui avaient une certaine expérience considéraient cela comme inutile et potentiellement destructif car il existe une pléthore de technologies solaires radicalement différentes. De la même façon, l’idée de concentrer la majeure partie des fonds fédéraux sur les technologies photovoltaïques (PV) « futuristes » était également considérée comme inutile voire contreproductive (en détournant l’attention des options qui existent déjà).

Que sont les technologies solaires futuristes ?
Ce sont les technologies qui ne sont basées ni sur le silicium cristallin ni sur les cellules minces déjà commercialisées : cadmium telluride (CdTe), silicium amorphe, alliages du cuivre indium diselenide, ou arsenide de gallium (GaAs) et ses alliages pour des usages à jonctions multiples dans des concentrateurs solaires. Les cellules teintes se situent entre les technologies futuristes et les technologies commerciales car elles ont attiré un certain nombre d’investissements. Des exemples de technologies futuristes sont les cellules solaires plastiques et celles qui reposent sur des procédés novateurs à l’échelle du nanomètre.Les options solaires futuristes ont été examinées et rejetées à de multiples occasion au cours des trente dernières années. D’autres, qui sont prometteuses, mettront des décennies à aboutir. Enfin, pour beaucoup d’entre elles, on ne sait toujours pas si leur potentiel est supérieur à celui des technologies actuelles.

Aujourd’hui le solaire est-il compétitif ?
Non, mais son ordre d’échelle a grandement diminué et il est en passe de le devenir. Son évolution régulière laisse penser que nous serons pleinement compétitifs d’ici 5 à 15 ans. Dans l’intervalle, il existe une feuille de route technique pour atteindre cet objectif pour de multiples technologies PV déjà existantes. Non seulement une percée n’est pas nécessaire, mais les options futuristes sont moins prometteuses que celles qui existent aujourd’hui.

Quelles sont les priorités ?
L’industrie solaire a pour objectifs :
  1. de gagner l’accès à des marchés plus subventionnés comme en Europe et dans une moindre mesure aux Etats-Unis;
  2. de réduire drastiquement les coûts comme cela a été le cas récemment (de $ 5/W en 2008, à $ 4/W en 2009, et peut-être $ 3/W en 2010 sur des échelles d’envergure) afin de pouvoir réduire voire supprimer les subventions;
  3. de concentrer les efforts de R&D et d’améliorations technologiques sur les technologies existantes;
  4. de gagner le soutien de courtiers en connaissance (comme la National Academies, à l’origine du symposium) qui mettent en avant les technologies car le secteur photovoltaïque est encore mal compris). Ces objectifs devraient également être valables pour ceux qui financent le solaire (ex : le gouvernement fédéral). Une dernière priorité est de mettre en place une feuille de route technique pour développer le solaire à grande échelle. La stabilité du réseau, la nécessité de transmissions longue distance en provenance des régions très ensoleillées et le stockage de l’électricité deviendront alors des enjeux clés.
Propos recueillis par Clémentine FulliasKen Zweibel a fondé PrimeStar Solar, une start up spécialisée dans les cellules solaires photovoltaïques minces. Il a fondé et dirige l’Institut d’énergie solaire de l’Université George Washington depuis 2008.

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