Décryptage

GDF Suez prend le virage des énergies renouvelables

Posté le 15 février 2015
par Matthieu Combe
dans Entreprises et marchés

Fin 2014, GDF Suez détenait environ 18,7 GW de capacités d'énergies renouvelables installées, soit plus de 15 % de son parc de production. Le groupe fait des énergies renouvelables l’un des axes majeurs de son développement.

Le groupe GDF Suez s’est fixé un objectif ambitieux : augmenter de 50 % son parc de production d’énergies renouvelables entre 2009 et 2015. En passant de 13,1 GW installés fin 2009, à 20,7 GW fin 2015, il prévoit d’atteindre ses objectifs. GDF Suez devrait alors détenir 9,9 GW d’installations en Europe et 10,8 GW dans le reste du monde. D’après les derniers chiffres publiés du groupe, au 1er trimestre 2014, le parc de production se répartissait ainsi : 59 % de gaz naturel, 14 % de charbon, 11 % d’hydraulique, 7 % d’énergie solaire, 5 % de nucléaire, 3 % d’éolien et 1 % de biomasse et biogaz, pour un total de 114 GW. Les chiffres pour fin 2014 seront connus le 26 février prochain, à l’occasion de la publication de ses résultats annuels.

Si l’on ne considère que les énergies renouvelables, l’hydraulique occupe donc une place importante. Il représente 51 % des capacités renouvelables en Europe et 87 % dans le reste du monde. L’éolien pour sa part représente respectivement 36 % et 11 % des capacités installées du groupe en Europe et hors d’Europe.

Pour l’après 2015 et d’ici 2025, le groupe veut doubler ses capacités électriques en énergies renouvelables en Europe pour atteindre 16 GW installés. Hors d’Europe, environ 42 % des projets électriques en construction concernent d’ores et déjà des énergies renouvelables. 

Quels sont les projets phares en Europe ?

GDF Suez a plusieurs projets en cours dans l’éolien posé en mer, l’hydrolien et l’énergie thermique des mers. Concernant l’éolien, c’est le consortium réunissant GDF Suez et Areva qui a remporté les deux champs éoliens présents dans le 2e appel d’offre du Gouvernement. Le premier, de 496 MW, est prévu au large du Tréport (Seine-Maritime). Le second, de 496 MW, se dressera en Atlantique, entre l’île d’Yeu et Noirmoutier. Ces deux parcs comprenant chacun 62 éoliennes de 8 MW seront mis en exploitation en 2021.

Selon l’Ademe, le gisement hydrolien est estimé entre 2 et 3 GW. Deux zones en France concentrent 80 % de ce potentiel : le raz Blanchard et le Fromveur, sur la côté Atlantique entre Brest et Cherbourg. GDF Suez développe notamment un parc hydrolien pilote au raz Blanchard. 4 hydroliennes de 1,4 MW seront installées dès 2016. 

Le groupe mise sur l’eau de mer pour chauffer et climatiser des quartiers côtiers. Différents projets sont en cours : la filiale Cofely va réaliser une centrale de géothermie marine innovante qui doit approvisionner en froid et en chaleur l’éco-cité Euroméditerranée. Il s’agit d’un gigantesque projet de rénovation urbaine devant transformer une grande part de la zone portuaire de Marseille.Les travaux de la centrale débuteront début 2015 pour permettre les premières livraisons de froid fin 2015. D’ici 2020, 500 000 m2 seront alimentés en chaud et en froid grâce à une puissance installée de 18,6 MW de chaud et 16 MW de froid. 

Un autre projet vise à assurer la climatisation des grands établissements publics et privés de Saint-Denis et Sainte-Marie, à la Réunion, grâce à l’énergie thermique des mers. Il prévoit une capacité de 40 MW. Les travaux commenceront mi-2015 pour une mise en service mi-2017. Ce projet est mené par la société Clymabiss, dont GDF Suez détient 87,5 %, à côté de la Caisse des Dépôts.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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