Les fondamentaux

La géolocalisation : une technologie qui change le monde

Posté le 18 septembre 2018
par La rédaction
dans Informatique et Numérique

Bien que le système GPS (« Global Positionning System ») ait été essentiellement conçu pour déterminer la position d’un porteur, les caractéristiques du système et la qualité des mesures font que nombre d’applications dépasse aujourd’hui le strict domaine de la localisation : transports, commerce, santé, loisirs, etc. Ces progrès en termes de bien-être, confort, sécurité, environnement ou productivité font rêver à la condition que les libertés et l'intimité des individus soient respectées et préservées.

Géolocalisation au cœur de l’histoire moderne

De l’astrolabe antique jusqu’au GPS d’aujourd’hui, en passant par la boussole, le sextant, le gyroscope et le satellite, les technologies de positionnement ont accompagné et même souvent initié le développement économique, scientifique et social tout au long de notre ère. Mais, il faut attendre que la physique quantique nous révèle les secrets de l’horloge atomique pour que le GPS initie le mouvement de démocratisation que nous connaissons aujourd’hui, et mette la géolocalisation à la portée du plus grand nombre. Les besoins exprimés par les utilisateurs ont aiguisé l’imagination des constructeurs de matériels ou les systémiers, assembleurs de sous-ensembles et développeurs de logiciels spécifiques.

Convergence technologique

Ces 20 dernières années, les technologies de positionnement se sont modernisées : certaines, déjà anciennes comme le gyromètre, l’accéléromètre ou le compas magnétique trouvent, grâce à la miniaturisation des composants et la baisse de leurs coûts, de nouvelles possibilités d’intégration, notamment dans les smartphones. D’autres comme les GNSS, le positionnement par WiFi, Bluetooth, réseau mobile, QR code, RFID ou NFC constituent de véritables ruptures technologiques. De nouvelles pistes s’ouvrent également dans le domaine de l’intelligence artificielle, comme le positionnement par reconnaissance d’image.

Mais ces technologies seules sont insuffisantes. Des plateformes performantes sont nécessaires pour les mettre en œuvre et les exploiter, avec notamment des systèmes d’exploitation multitâches et mobiles, l’explosion de la puissance de calcul disponible, le déploiement des réseaux mobiles haut-débit, ou la création et la mise à jour de cartographies numériques précises et exhaustives…

Impact sur la société

L’amélioration des performances des techniques de géolocalisation a été l’un des facteurs du déclenchement de la mondialisation et de l’émergence du capitalisme entrepreneurial moderne. Les développements récents des technologies numériques créent un contexte nouveau dans lequel la géolocalisation, historiquement cantonnée au voyage et au transport, est placée au cœur d’une explosion d’applications et de services inédits.

Cette révolution est comparable à celle qui a suivi la démocratisation de la mesure du temps. L’introduction de la montre portable, qui donne à tous l’accès à l’heure à la minute près, a modifié en profondeur la société et l’économie au 19e siècle. De même, le smartphone, support essentiel de la diffusion des technologies numériques, n’a que quelques années d’existence.

Mais on perçoit déjà que la géolocalisation s’insinue dans tous les processus de la vie sociale, économique et même privée des individus. Disponible à faible coût, à tout instant et en tout lieu, elle contribue à améliorer le confort, la sécurité, l’efficacité, la productivité et apporte de nouveaux services. En revanche, l’utilisateur n’a pas, ou peu conscience, des informations qui circulent et surtout n’a aucun contrôle.

Intimité et liberté d’action

Sommes-nous toujours maîtres de notre intimité et de notre liberté d’action ? Le débat déjà bien entamé au sujet des moteurs de recherche et de réseaux sociaux s’étend désormais à la géolocalisation. Le questionnement actuel sur l’indépendance et la neutralité d’internet montre bien la nécessité d’anticiper sur ces sujets. Les législations ne peuvent seules apporter la solution. La coopération industrielle et internationale a certainement un rôle à jouer dans la création d’une interface normalisée qui pourrait prendre la forme d’un « GeoCloud ». Celui-ci garantirait à la fois l’interopérabilité nécessaire, la transparence et le contrôle des données de géolocalisation dans le respect le plus absolu de la liberté et de l’intimité de leurs propriétaires et utilisateurs.

Trafic sur GoogleMap mesuré par la position et le déplacement des smartphones des utilisateurs

 

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Applications de la géolocalisation- Une technologie qui change le monde, un article de Philippe Saint-Martin


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