Décryptage

Israël redoute une pollution liée à la destruction des armes chimiques syriennes

Posté le 15 décembre 2013
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Les Etats-Unis ont décidé de détruire le stock d’armes chimiques de la Syrie en mer Méditerranée.

800 tonnes… C’est la quantité d’armes chimiques qui doit être détruite par les américains en pleine mer Méditerranée. Le régime de Bachar El Assad ayant enfin  reconnu officiellement détenir des armes chimiques, l’ONU a réussi à convenir d’un accord visant à détruire ce stock. Si cette décision était attendue avec impatience par une grande partie du monde occidental, reste à savoir comment procéder. En effet, la destruction des armes chimiques n’est pas sans risque.

Une première étape a déjà été franchie avec le désarmement dit fonctionnel, c’est-à-dire la destruction de l’ensemble des équipements de production, assemblage ou encore remplissage. Ce sont pas moins de 21 sites syriens de production et de stockage qui sont passés sous contrôle de l’ONU.  Ce coup d’arrêt au développement des armes chimiques en Syrie a été réalisé en un temps record, moins d’un mois.

Maintenant qu’aucune arme chimique ne peut plus être produite, reste à faire disparaitre celles qui l’ont déjà été. Une deuxième étape bien plus délicate au vu des réticences de nombreux états à intervenir directement sur le sol syrien à cause des risques liés aux affrontements. Car si la médiatisation du conflit s’est réduite, le pays reste en proie à la guerre civile. Ce sont donc les Etats-Unis qui vont prendre en charge cette étape. 

Les armes chimiques seront transportées à bord du Cape Ray, un navire de 198m de long capable d’en contenir 91 tonnes. Ce cargo naviguera donc en Méditerranée et pratiquera la destruction de son chargement à bord. L’équipage, formé à cette pratique, aura en charge de rendre inoffensives 800 tonnes d’armes chimiques, sur les 2100 recensées en Syrie. Pour réussir, des réacteurs en titane sont associés à un mélange d’eau à haute température et contenant des composants chimiques.

Un protocole qui n’a encore jamais été testé dans le réel, d’où les vives inquiétudes exprimées par l’état d’Israël. Ce dernier souligne la dangerosité des armes chimiques, notamment celles à base de gaz sarin. Leur décomposition génèrera de l’acide phosphorique dont le rejet en Méditerranée pourrait affecter la faune et contaminer les côtés Israéliennes.

La destruction du stock d’armes chimiques syrienne commence fin 2013, la phase de destruction des résidus chimiques est programmée pour février 2014.

Par Audrey Loubens


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