Décryptage

La 5G promet l’hyper mobilité

Posté le 1 septembre 2016
par Philippe RICHARD
dans Informatique et Numérique

L’année prochaine, le monde des télécoms entamera les premières étapes vers la normalisation de 5G. Elle devrait être commercialisée vers 2020.

Aux JO de Rio, le grand gagnant a été… le smartphone. Au Brésil, il a confirmé son statut de maillon essentiel à toute communication (professionnelle et événementielle avec les réseaux sociaux et l’omnicanalité). De nombreuses applications permettaient de suivre les différentes épreuves et de découvrir de multiples statistiques.

Les particuliers ne peuvent plus s’en passer pour partager des vidéos et des images.

Cet appareil est également de plus en plus utilisé pour des usages métier (Cloud computing et virtualisation).

Dès lors, le moindre ralentissement ou dysfonctionnement de cet accès peut engendrer des frustrations. Rien de tout cela avec la 5G. Les échanges seront 100 fois supérieurs (débit théorique) à ceux proposés par la 4G.

Tous les poids lourds des télécoms s’y préparent déjà. Et ils multiplient les promesses. « Dans l’histoire de la téléphonie mobile, la 3G a permis de rapprocher les gens, grâce à la vidéoconférence sur les portables. Puis la 4G a facilité l’utilisation d’internet à grande échelle et la transmission de vidéos grâce au haut débit. Avec la 5G, nous allons vers un changement de paradigme complet. Nous pourrons dès lors emmener nos familles en voyage avec nous grâce à la réalité virtuelle », a expliqué Peiying Zhu, experte au Technologies Lab de Huawei, lors du Huawei Innovation Day 2016 qui s’est tenu cet été à Paris.

De son côté, Luke Ibbetson, directeur de la recherche et du développement pour le groupe télécom britannique Vodafone déclare que « la 5G permettra d’intégrer l’internet des objets. Nous allons vers un environnement où tout sera interconnecté, des transports publics à la gestion urbaine des déchets ».

Mais avant de profiter de ces nouveaux services, il faudra que la 5G franchisse les différentes étapes menant à sa normalisation. Un parcours semé d’embûches. Depuis l’avènement de la 3G, le monde des télécoms a beaucoup évolué. Les géants asiatiques vont s’inviter dans les négociations visant à retenir telle ou telle technologie. À côté des équipementiers Cisco, Ericsson et Nokia, il faudra dorénavant compter avec Huawei (à la fois équipementier et fabricant de smartphones) mais aussi avec le coréen Samsung et l’autre chinois ZTE.

Il faudra aussi tenir compte de la position des opérateurs peu enclins à investir autant que dans la 3G… « L’Europe veut se positionner de manière forte sur la 5G. Je suis très attentif à la volonté de la Commission européenne, et notamment celle du commissaire à l’économie numérique Günther Oettinger, de développer une vision qui soit industrielle et non pas seulement tournée vers les consommateurs. Mais nous faisons actuellement face à une situation de bras de fer. La majorité des opérateurs européens ont signé un document publié début juillet 2016, le manifeste pour la 5G. Ce rapport se conclut par un chantage : les acteurs du monde des télécoms ne veulent bien consentir aux investissements nécessaires au développement de la 5G que si les régulateurs d’Europe reviennent sur le principe de la neutralité du Net », constate Sébastien Soriano, président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).

Pour éviter la guerre des opérateurs, les équipementiers visent les fréquences sans licence. Intel et Nokia préparent des stations capables de gérer la Licence Assisted Access (LAA) en ce sens.

Philippe Richard


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