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Décryptage

La PME Ciel et Terre construit la plus grande centrale solaire flottante du monde au Japon. Pas en France

Posté le par Pierre Thouverez dans Énergie

« Nous essayons d'avancer tout simplement en faisant des projets au Japon, en Angleterre, en Malaisie et bientôt en Chine. Mais nous aimerions bien avoir des projets en France. »

Les centrales au sol sont bien plus pertinentes d’un point de vue économique (0,8€/W) que les  ombrières de parking (1,5€/W) et a fortiori que le solaire en toitures (2€/W). Mais même s’il est possible d’élever des moutons, de semer des plantes mellifères propices à l’apiculture, ou de cultiver des plantes de semi-ombre sous les panneaux (concept de Solar Sharing) l’argument de l’empiètement sur les terres agricoles continue de freiner ce type de centrales en France.

La PME Lilloise a alors innové en partenariat avec l’Institut Français du Pétrole (IFP Energies Nouvelles) pour mettre au point une technologie de solaire flottant.  « Lacs de carrières, lacs de barrage, réservoirs d’irrigation, sites de traitement d’eau, sites aquacoles, terrains inondables… : les sites potentiels sont nombreux en Europe et dans le monde entier, et se situent souvent à proximité des réseaux de transport d’électricité » explique Ciel & Terre. RTL en fait écho : cette entreprise construit actuellement la plus grande centrale solaire flottante du monde au Japon.

Le coût de la technologie Ciel & Terre est aujourd’hui de seulement de 1€/W. Soit 25 fois moins que la route solaire de Ségolène Royal installée en Vendée (Un entretien avec le Député de la Vendée à ce sujet).

La fraîcheur de l’eau est un véritable atout car le rendement et la durée de vie des cellules photovoltaïques sont thermo-sensibles. De plus les panneaux contribuent à limiter l’évaporation des réservoirs d’eau douce et à diminuer la prolifération des algues vertes: l’ombre réduit l’activité photosynthétique. « Le seul état du Karnataka en Inde, dispose de 36 000 lacs d’irrigation de plus de 10 hectares » souligne Ciel & Terre.

Mais en France, la CRE (Commission de Régulation de l’Energie), via le système des appels d’offre, bloque ces projets pourtant très prometteurs. Ciel et Terre a déposé il y a trois ans un projet très bien ficelé. « Nous proposions 12 centimes le kWh mais il a été refusé » rappelle Alexis Gaveau, directeur de la PME. « L’administration nous a dit que notre technologie n’était pas assez innovante pour être retenue ». Du coup, faute de soutien dans son propre pays, c’est au Japon que l’entreprise développe ses projets de solaire flottant.

En quoi la technologie du solaire flottant serait-elle moins innovante et moins pertinente que la route solaire de Ségolène Royal ? « Il faut avoir un grand nom pour être écouté auprès du gouvernement » soupire Alexis Gaveau, contacté par Techniques de l’ingénieur.

« Nous essayons d’avancer tout simplement en faisant des projets au Japon, en Angleterre, en Malaisie et bientôt en Chine. Mais nous aimerions bien avoir des projets en France. » Les coûts de Ciel et Terre ont baissé. « Malheureusement nous avons encore été recalé au dernier appel d’offre avec un prix de 8c€/kWh ! » s’indigne l’ingénieur.

Un espoir à l’horizon ? « Nous avons rencontré dernièrement le président d’ENERPLAN (le syndicat des professionnels du solaire ndlr). Il pense pouvoir nous aider à nous faire entendre en France. A nous d’essayer d’être plus entendu… »

Au royaume de l’atome les sourds sont rois.

Olivier Daniélo

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Posté le par Pierre Thouverez


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