Décryptage

La production française de biogaz : aujourd’hui et demain

Posté le 3 mars 2011
par La rédaction
dans Environnement

Dans le cadre de leur partenariat, l’ADEME et GrDF ont publié les résultats d’une étude qui dresse un état des lieux de la production et de la valorisation du biogaz ainsi que les perspectives d’évolution au regard de l’objectif de 23 % d’énergie produite à partir de sources renouvelables fixé par le Paquet Climat Européen et le Grenelle Environnement d’ici 2020. Extraits.

Réalisée par le cabinet Ernst & Young pour le compte de l’Ademe et du distributeur de gaz naturel GrDF, l’étude du marché de la méthanisation et des valorisations du biogaz prend en compte les évolutions de contexte intervenues depuis 2004 tels que la revalorisation d’un tarif d’achat de l’électricité issue du biogaz (2006) et de l’avis favorable de l’AFSSET (aujourd’hui Agence nationale de sécurité sanitaire) sur l’injection de biogaz épuré dans les réseaux de gaz naturel (2008). Basée sur près de 40 entretiens avec des professionnels de la filière, elle dresse un état des lieux de la production et de la valorisation du biogaz ainsi que les perspectives d’évolution d’ici 2020.

En 2008, la France recense 481 sites de production de biogaz, dont 301 installations de stockage des déchets non dangereux (ISDND) et 180 installations de méthanisation. Ces dernières produisent près de 300 millions de m3 de biogaz en 2008, soit près du quart de l’énergie primaire issue de biogaz, les trois quart s étant fournis par les ISDND. Une grande partie du biogaz issu de la méthanisation est valorisée en électricité ou chaleur.

Les installations de méthanisation appartiennent à 90% aux secteurs de l’industrie et de l’épuration urbaine où elles ont connu une forte croissance depuis les années 1950. Le secteur des déchets ménagers, qui concentre peu d’acteurs, et le secteur agricole, qui se caractérise par des installations de méthanisation de petite taille, viennent renforcer le développement de la méthanisation en France depuis le début des années 2000. L’étude constate également l’émergence de la mutualisation des investissements dans des projets centralisés regroupant des déchets de diverses origines (agricoles, agroindustriels, ménagers).

Sans modification majeure du contexte politique et économique, l’étude anticipe un équilibrage entre les installations de méthanisation et les installations de stockage pour la production de biogaz. Ainsi à l’horizon 2020, 6 TWh seraient captés par les installations de stockage et 5,5 TWh seraient produits par les installations de méthanisation, soit pour cette dernière une multiplication par trois en 10 ans.

Pour atteindre cet objectif, l’étude Ademe-GrDF met en avant trois facteurs qui conditionneront le développement de la méthanisation :

Si le développement global de la méthanisation dépend largement des politiques publiques, chaque secteur est spécifique et présente des perspectives différentes :

Quant à la valorisation énergétique du biogaz, la tendance restera à la cogénération, technologie maîtrisée et connue des opérateurs de l’énergie, avec le développement probable de l’injection dans les réseaux de gaz naturel et l’émergence de la valorisation carburant, actuellement observé à l’échelle européenne.