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Les consommations mondiales de produits pétroliers

Posté le par La rédaction dans Énergie

Liées aux cycles économiques, les consommations mondiales de produits pétroliers devraient accélérer leur croissance.

Durant les six dernières années entre fin 2007 et fin 2013 les consommations mondiales de liquides sortant des raffineries, constituées de produits raffinés du pétrole, de condensats de gaz et d’ajouts de biocarburants, se sont accrues de 4,4 millions de barils par jour affirme l’administration américaine (EIA) pour atteindre en moyenne en 2013 un flux moyen de 90,4 millions de barils par jour.

Durant ces six années, traversées par une crise financière et économique occidentale, mais  également par une forte croissance des économies en Asie et au Moyen-Orient, cette croissance globale des consommations pétrolières est le résultat de deux mouvements contradictoires : une décroissance des consommations des pays de l’OCDE de 3,3 millions de barils par jour et une croissance des celles des pays NON-OCDE de 7,7 millions de barils par jour.

La crise économique occidentale et les restrictions des populations concernées, durant cette période, ont mis à disposition des pays asiatiques et du Moyen-Orient une part de leurs consommations pétrolières. Cette conjoncture particulière a permis d’enregistrer une hausse annuelle raisonnable des consommations de pétrole dans le monde (autour de 0,75 million de barils par jour) et d’assister en fin de période, malgré de multiples péripéties politiques en pays producteurs (Libye, Egypte, Syrie, Iran, Iraq) à une remarquable stabilité des cours du baril de Brent, benchmark mondial, autour des 110 US dollars.

Il semblerait que cet alignement parfait des consommations, les unes décroissantes au profit des autres en croissance, soit à ce jour dépassé.

La reprise économique dans le monde occidental, observée aux Etats-Unis, imminente en Europe, semble vouloir stabiliser, sinon faire croître, les consommations de produits pétroliers des pays OCDE autour des 46 millions de barils (FIG., courbe bleue) alors que les consommations des pays NON-OCDE tirées par les consommations asiatiques (Chine, Inde, Indonésie, Malaisie, etc.) semblent vouloir poursuivre leur croissance quasi-linéaire (courbe rouge).

Ceci conduit l’Administration américaine (EIA), dans son Short Term Energy Outlook, à prévoir une croissance moyenne globale des consommations pétrolières mondiales de 1,23 million de barils par jour en 2014 et d’extrapoler ces flux à 1,35 million de barils par jour supplémentaires en 2015. Bien sûr, une telle croissance pourrait éventuellement être freinée par un accroissement des cours du pétrole brut, éventualité cohérente avec la baisse programmée des investissements des grands groupes pétroliers mondiaux dans l’exploration-production de la ressource.

Nous laisserons pour l’instant dans leur placard  les théories de la pénurie qui affirment qu’il y aurait en ce moment pénurie de ressources pétrolières alors que les acteurs industriels, directement concernés, ne jugent pas utile de se lancer dans l’élaboration de liquides à partir des réserves abondantes de gaz naturel par procédé Fischer Tropsch ou équivalent (passant par la synthèse du Méthanol par exemple). S’il y avait, en ce moment, une demande non satisfaite, les prix des produits pétroliers grimperaient et les industriels concernés investiraient afin de produire  les carburants ou les produits intermédiaires nécessaires pour répondre à la demande. Ils disposent, pour cela, d’une large palette de solutions techniques économiquement viables et de larges ressources de gaz naturel, de charbon et de biomasse. Pour l’instant nous avons appris la décision de Royal Dutch Shell d’abandonner un tel projet d’investissement en Louisiane, signe d’un équilibre actuel entre offre et demande.

Il semble raisonnable de penser que la demande mondiale de pétrole, de plus en plus orientée vers les transports va poursuivre et accélérer sa croissance dans les années à venir. Ceci est cohérent avec la croissance de l’économie mondiale faite d’échanges de biens et de services qui mobilisent les divers modes de transports. La croissance urbaine, le développement des réseaux routiers, les investissements vigoureux dans l’aéronautique  participent à ce mouvement général. En pays en fort développement comme la Chine, la consommation de certaines matières premières comme le pétrole, largement liée au développement des transports individuels, arrive chronologiquement après celle de granulats, de ciment, d’acier ou d’aluminium, (…au bitume près).

Tout ceci milite, au cours de la décennie à venir,  pour pronostiquer une croissance graduelle des cours des produits pétroliers et pour anticiper l’arrivée sur le marché de biocarburants sophistiqués de nouvelle génération (rentables et performants) et, ultérierement, de carburants de synthèse issus du gaz naturel ou du charbon enrichi de biomasse.

Par Raymond Bonnaterre

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