Décryptage

L’ozone affecte la concentration des molécules odorantes des fleurs

Posté le 7 décembre 2015
par La rédaction
dans Environnement

Une étude hispano-finlandaise a mis en évidence une diminution de la distance de détection des fleurs par les insectes pollinisateurs.

L’ozone est un polluant qui participe au déclin de la pollinisation en empêchant les animaux pollinisateurs de repérer les plantes.

Comment ? En détruisant les molécules odorantes émises par les fleurs. Pour mettre en évidence ce phénomène, des chercheurs ont mené une série d‘expériences mettant en jeu la moutarde noire et les bourdons terrestres. Ils ont enfermé des fleurs de moutarde et les ont exposées à deux niveaux de pollution par l’ozone : 80ppm et 120 ppm.

Les scientifiques ont ensuite mesuré l’évolution de la concentration des molécules odorantes de la fleur de moutarde le long de tubes à l’intérieur duquel circulait le mélange air des plantes/ozone. Le tout sur une distance de 4,50m. Dans le cas d’une pollution à 80ppm, la concentration de molécules odorantes diminue sensiblement à une distance d’à peine 1,50m. Pour une concentration d’ozone de 120ppm, la dégradation des composés émis par la fleur de moutarde est comprise entre 26 et 31% au bout des 4,50m de tubes.

Ces travaux parus dans New Phytologist prouvent que l’ozone s’attaque directement au message odorant émis par les plantes, diminuant son rayon d’action. L’équipe a complété son étude en proposant à des bourdons terrestres de se diriger soit vers un tube exhalant l’air émis par les fleurs de moutardes sans ajout d’ozone, soit vers un autre proposant de l’air pollué. Les bourdons se sont dirigés en masse vers le signal non dégradé. Pour les chercheurs, la pollution par l’ozone affecte ainsi le comportement des insectes.

Si l’impact destructeur de l’ozone sur la pollinisation était déjà connu, cette étude a permis de déterminer sur quelle distance le message odorant des fleurs était affecté.

Par Audrey Loubens


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