Décryptage

News Environnement : décembre 2011

Posté le 19 décembre 2011
par La rédaction
dans Environnement

[BILAN]
Dernier bilan des événements importants du secteur Environnement / Energie de l'année 2011. Au programme CleanTechOpen, transformations génétiques et coopération entre des viticulteurs et des papillons.

Clean Tech Open 2011 : quelles sont les startups les plus prometteuses des technologies propres ?

Le Clean Tech open, compétition internationale pour jeunes entreprises innovantes du secteur des technologies propres, s’est tenu les 15 et 16 Novembre derniers à San Jose. Devant un parterre d’investisseurs, c’est la crème des startups du monde entier qui a défilé pendant 2 jours, en pleine semaine mondiale de l’entrepreneuriat. Les français – sélectionnés pour la finale – ont été sur le devant de la scène jusqu’à la dernière ligne droite.

Le Clean Tech Open est, comme il se définit depuis 2005, « l’Academy Awards des technologies propres »; cet évènement se tenait dans une des capitales mondiales de l’innovation : San Jose, au coeur de la Silicon Valley. Le principe de l’open est simple : décerner la palme de la meilleure startup dans le monde des cleantechs. En pratique ce n’est pas si simple car les sujets sont variés. Les technologies propres n’étant pas un secteur industriel en soi, la compétition a été décomposée en différents domaines industriels : transports, énergie intelligente, efficacité énergétique, « air, eau, déchets », bâtiments verts, et énergies renouvelables. Dans chaque secteur des vainqueurs sont nommés, avant de sélectionner un lauréat tous secteurs confondus.

La compétition était de plus divisée en deux sous-catégories :

Toutes ces sociétés sont en compétition pour la gloire et la visibilité qu’un tel évènement peut apporter. Mais surtout certaines cherchent des investisseurs et des partenaires pour se développer. Les gagnants bénéficient d’ailleurs de dotations en services et en financement allant jusqu’à 250k$ pour le vainqueur du prix américain.

Que retenir de cet évènement ?

La présence Française : l’hexagone était bien représenté à cet évènement international : Parmi les 6 entreprises finalistes du Global Ideas Competition se trouvait Biométhodes, lauréate du chapitre français de l’Open. Une autre américaine, Resolute Marine Energy, était représentée par le français Olivier Ceberio, qui présentait des projets de désalinisation d’eau à l’aide d’énergie provenant de centrales houlomotrices. Au final c’est la startup chilienne Biofiltro qui remporta la compétition internationale, avec ses unités de traitement des eaux usées à l’aide de vers de terre!

Des exercices de présentation variés : pendant ces deux jours les startups auront pu présenter leurs projets de plusieurs manières :

Il était difficile pour les présentateurs de réussir parfaitement ces trois exercices, mais tout le monde s’y prêtait dans une ambiance à la fois dynamique et décontractée. Pour l’elevator speech, l’exercice peut-être difficile : condenser en une minute le marché, la différenciation et donc les opportunités devant un public non expert dans la technologie n’est pas simple. L’aisance des intervenants américains dans ce domaine, ou l’on pouvait les voir ajouter une note humoristique à un discours technique et commercial rodé, était flagrante, même si certains intervenants étrangers leur tenaient la dragée haute.

Au contraire, pendant les présentations de 30 minutes le jury en apprenait suffisamment pour cerner les problèmes éventuels mais les candidats n’avaient pas suffisamment de temps pour argumenter leurs points de vue. Mais l’exercice est obligatoire pour qui veut aborder et convaincre les capitaux-risqueurs.

L’un des plus prestigieux dans le domaine des technologies propres, Khosla Ventures, était présent: Andrew G. Chang, tout nouveau partenaire, était venu pour faire la promotion du portfolio technologies propres de ce fonds et également pour donner ses recommandations aux entrepreneurs. La philosophie de Khosla Ventures pourrait se résumer à marier des technologies de rupture à des « rockets scientists », mais plus pratiquement, 6 critères sont pris en compte :

  1. une technologie en rupture,
  2. de grands marchés,
  3. un modèle financier innovant,
  4. adaptatif aux flux de capitaux,
  5. faisabilité de la mise sur le marché,
  6. des entrepreneurs de premier rang.

Evidemment remplir tous ces critères n’est pas évident et peu de startups y arrivent concrètement. Cette présentation se terminait sur une note d’optimisme : « Continuez à entreprendre car vous allez améliorer la société, l’économie et vous même ». En effet, voir autant de startups venues concourir sur des sujets aussi variés permet d’espérer que ces technologies auront effectivement un impact positif sur la société.

Une grande variété dans les sujets et technologies

L’innovation ne connaît pas la crise, et les idées présentées étaient aussi diverses qu’originales et concrètes. La liste complète est disponible sur le site web de l’open [1] mais voici une petite sélection des nos préférées :

Au final, il est clair que l’éventail des sujets couverts par les différentes startups était extrêmement large. Le dynamisme des entrepreneurs venus de tous les pays était vraiment communicatif et donne à penser que nous allons voir fleurir beaucoup d’innovations dans les technologies propres dans les années à venir, et cela dans le monde entier. En attendant la prochaine édition, la recherche de la nouvelle grande idée peut continuer.
En savoir plus : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68403.htm

La pollution entraînerait des transformations génétiques chez l’homme : l’exemple d’Ostrava

Une recherche récente, menée par une équipe de chercheurs tchèques, a démontré que la population de la ville tchèque d’Ostrava (Moravie-Silésie) s’est génétiquement adaptée au niveau élevé de la pollution de l’air. Les conclusions de cette recherche ont démontré que la dite population se montre plus résistante à la pollution qu’une population vivant dans un environnement plus sain. Le corps humain aurait donc la capacité de s’adapter à, et de se protéger contre, la pollution dans un laps de temps très court.

L’équipe de chercheurs, menée par le Dr Pavel Rossner [1], de l’Institut de Médecine expérimentale de Prague [2], a testé environ 150 habitants de la ville Ostrava et de sa région, qui est une des villes les plus polluées du pays, voire d’Europe, et ont comparé leurs résultats avec ceux du même test passé à 50 habitants de Prague. La recherche s’est concentrée sur la réaction du corps humain à de très petites particules de suie et à d’autres polluants, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qui montrent une forte toxicité. L’équipe de chercheurs a constaté qu’un gène clé, le XRCC5 qui stimule les tissus du corps humain à réparer les dommages causés par la pollution, était beaucoup plus présent au sein de la population de la région d’Ostrava qu’auprès de l’échantillon praguois. La recherche suggère que d’autres gènes sont susceptibles de s’être adaptés face à un niveau élevé de pollution.

Une question reste en suspend. Il s’agit de savoir si les citoyens d’Ostrava et leurs ancêtres, ont vécu pendant une longue période ou non dans la région. Cela permettrait de répondre à la question du temps d’adaptation du corps humain à un niveau élevé de pollution. Il s’agit de savoir si cette adaptation se fait sur plusieurs générations. L’équipe suppose que cela ne peut se faire sur une seule vie.

Cette question pourrait toutefois rester sans réponse. En effet, l’équipe du Dr Pavel Rossner de l’Institut de Médecine expérimentale indique que leurs travaux sont menacés par un manque de subventions. Le ministère tchèque de l’Environnement, principal financeur jusque là, a décidé de ne plus subventionner cette recherche à l’avenir. L’équipe devra donc trouver par elle-même une somme de 20 millions de couronnes tchèques (environ 800.000 euros) prochainement.

En attendant, la population de la troisième plus grande ville du pays, souffre du pire niveau de pollution atmosphérique en Europe [3]. Les effets de cette pollution sur la santé ne sont pas anodins : on estime que la population de la région d’Ostrava vivrait quelques années de moins que le reste de la population tchèque.

En savoir plus : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68450.htm

Viticulteurs et papillons : une relation en devenir

Il y a un siècle vivaient dans les monts de la région de Palava (zone située sud de Brno, en Moravie) environ 145 espèces de papillons, mais ce nombre a désormais diminué d’un quart, et le reste est en danger. Le chef de la Fédération de production intégrée, Milan Hluchy, et les chercheurs Zdenek Pospisil et Zdenek Lastuvka sont convaincus que ces disparitions sont dues à l’usage d’herbicides et de fertilisants, ainsi qu’à l’érosion chimique des sols. Leur hypothèse a été confirmée par les résultats du projet ECOWIN, qui a concerné non seulement les vignobles tchèques, mais également les vignobles autrichiens de l’autre côté de la frontière.

L’objectif de ce projet était de créer des conditions permettant le retour dans le paysage agricole de papillons et d’autres espèces d’insectes rares et presque éteintes. Environ soixante producteurs ont renoncé à utiliser la plupart des produits chimiques pour leurs cultures, ce qui a provoqué une augmentation des types de papillons présents sur leurs exploitations, mais également une augmentation de la population de papillons dans son ensemble. Il a également été noté que les cultures non soumises aux produits chimiques résistaient davantage aux maladies.

En savoir plus : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68444.htm
Sources : bulletins électroniques