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Reportage

Politique industrielle : un fonds de 10 Md€ et des objectifs ciblés

Posté le par Sophie Hoguin dans Entreprises et marchés

A l'occasion du premier Conseil national de l'industrie de la présidence Macron, Edouard Philippe a annoncé les grands axes de la politique industrielle voulue par le gouvernement et soutenue par la création d'un fonds spécial de 10Md€.

Ce lundi 20 novembre, le Premier ministre, Edouard Philippe, et neuf de ses ministres se sont rendus à Bobigny (Seine-Saint-Denis) au centre de recherche de l’équipementier automobile Valeo pour marquer la volonté du gouvernement de soutenir l’industrie et lancer la réunion du Conseil national de l’industrie (CNI). Cette instance, qui réunit dirigeants d’entreprises, partenaires sociaux et pouvoirs publics, va être rénovée et devrait jouer un rôle plus important dans la gouvernance industrielle des années à venir.  Matignon a  décidé de nommer Philippe Varin au poste de vice-président du CNI, (ce qui correspond au poste de dirigeant opérationnel de du Conseil). Cet ancien PDG de PSA et actuel président du conseil d’administration d’Areva est aussi le président de la nouvelle instance représentative des patrons du secteur, France Industrie. En outre, comme annoncé début octobre, un délégué interministériel aux restructurations industrielles devrait être prochainement nommé. Il s’agira de Jean-Pierre Floris, ex-PDG de Verallia (ancienne filiale de St Gobain spécialisée dans l’emballage en verre). Un de ses rôles principaux sera de gérer les crises liées aux fermetures ou aux licenciements massifs.

Refonte du soutien à l’innovation

La plus grande annonce est bien sûr celle d’un fonds spécial pour l’industrie et l’innovation à hauteur de 10 Md€ dès janvier 2018. Le financement devrait en être assuré par les cessions de participations de l’Etat dans Renault et Engie (déjà 1,6 milliards d’euros ont été récoltés), le reste doit provenir des dividendes issus des entreprises où l’Etat est encore actionnaire. «Le rendement annuel du fond, estimé à 200-300 millions d’euros par an, sera sanctuarisé pour garantir l’effort en matière d’innovation» a affirmé le Premier minsitre. En parallèle, le gouvernement a aussi annoncé une refonte des aides à l’innovation, qui rappelons-le représentent au total 10Md€ d’aide au secteur industriel.

La Nouvelle France Industrielle passée au crible

Lancée en 2013 par Arnaud Montebourg, le programme de la Nouvelle France Industrielle, avait déjà été revu en 2015 par Emmanuel Macron. On était alors passé de 34 plans visant à faire émerger les inventions, les produits et les usines de demain à une matrice de 5 piliers et 9 solutions. Ce plan va être revu : les projets en cours vont être examinés et certains seront accélérés et d’autres freinés. Parallèlement, un audit des 14 comités stratégiques de filières qui pilotent habituellement la politique industrielle au sein du CNI va être mené en vue d’un réajustement des objectifs et des périmètres de chaque filière. L’annonce des nouvelles directions à prendre et de la suppression ou non de certains comités est d’ores et déjà prévue pour le 26 février 2018.

Excellence et ambitions

Pour rendre l’industrie française plus compétitive et lui faire prendre le chemin de l’industrie 4.0, l’Etat compte s’appuyer sur des leviers socio-économiques déjà présentés (réforme du code du travail, allégement de la fiscalité des entreprises – impôts, charges salariales, capital…) et sur des initiatives diverses allant de la création du label French Fab, vitrine d’excellence pour l’exportation, à la réforme de formation professionnelle. Le gouvernement s’est assigné quatre missions pour les mois à venir. Deux missions sectorielles concernant le positionnement de la France et ses industries autour du véhicule autonome et des batteries (suivront ensuite les secteurs de la nanoélectronique, du ferroviaire, des énergies renouvelables et des industries de santé). Et deux missions transversales : une réflexion pour faire émerger des champions européens sans que Bruxelles ne puisse invoquer une entrave à la concurrence et un nouvel effort de simplification réglementaire visant à soutenir la compétitivité. Il s’agira de rendre concret l’objectif de deux normes supprimées ou simplifiées pour une nouvelle norme créée et de proscrire toute surtransposition de directives européennes. Un inventaire des surtranspositions passées est en cours et doit être achevé au 1er mars 2018.

Sophie Hoguin

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