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Pour une filière industrielle d’économie circulaire

Posté le par Matthieu Combe dans Entreprises et marchés

Comment passer d’une économie linéaire à une économie circulaire, plus respectueuse des milieux naturels et créatrice d’emplois ? L’ADEME travaille sur le long terme pour y parvenir. Tour d’horizon de ses actions.

797 millions de tonnes de matières ont été consommées par l’économie française en 2009 et 138 millions de tonnes de déchets ménagers et industriels ont été produites en France en 2010. Pour modifier notre système de production, les entreprises ont donc un  rôle important à jouer. L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) travaille à différents niveaux pour les accompagner. Elle soutient notamment l’innovation qui permettra de trouver de nouvelles solutions et de développer une véritable filière industrielle de l’économie circulaire.

L’évolution  de notre économie, d’un modèle basé sur le processus linéaire « extraire-fabriquer-jeter » dans un contexte de ressources de plus en plus limitées, vers un modèle circulaire qui vise à concevoir les déchets comme de véritables matières premières, représente une immense opportunité d’innovation pour les entreprises. Cette évolution passera par une utilisation plus efficace des ressources non renouvelables, des processus industriels plus propres, la généralisation de l’éco-conception, la transformation des déchets en ressources et la baisse des déchets ultimes au strict minimum.

Que fait concrètement l’ADEME ?

Pour faire émerger des solutions innovantes dans le domaine de l’économie circulaire, l’ADEME a lancé trois appels à manifestations d’intérêt (AMI), dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir :

  • « Collecte, tri, recyclage et valorisation des déchets » : cet AMI cherche à développer de nouvelles solutions de réutilisation, de recyclage et de valorisation, notamment à travers la conception de nouvelles matières faites à partir de déchets ;

  • « Solutions innovantes de dépollution et de valorisation des sites et des sédiments » : cet AMI vise l’émergence d’une offre française compétitive en la matière ;

  • « Biens et services éco-conçus et écologie industrielle » : cet AMI cherche à développer une offre solide en matière d’éco-conception et d’écologie industrielle. 

Les lauréats de ces trois AMI seront dévoilés cette année De plus, l’ADEME va lancer en 2013 un nouvel AMI pour renforcer la compétitivité de l’offre industrielle française en matière de tri et de recyclage. Il couvrira l’ensemble des activités économiques du traitement des déchets, de leur pré-collecte à leur valorisation.

La réduction des déchets, préalable au développement de l’économie circulaire

En attendant les résultats de ces AMI, les entreprises peuvent d’ores et déjà se préparer en réduisant leur production de déchets. La gestion des déchets est propre à chaque entreprise, l’approche de réduction doit donc se faire au cas par cas. C’est pour cette raison que l’ADEME a imaginé l’expérimentation « Entreprises témoins ». Celle-ci a permis, dans 50 entreprises, d’étudier la mise en place de 88 actions grâce à l’accompagnement d’un expert de l’ADEME pendant un an.

Ces actions visaient à réduire à la source la production de déchets, améliorer la séparation à la source et le tri en interne et trouver de nouvelles filières externes de recyclage. L’ensemble des actions mises en place a permis de réaliser 1,5 millions d’euros d’économies pérennes au bout d’un an. D’autres actions sont actuellement à l’étude pour permettre de nouvelles économies. Si les premiers résultats sont encourageants, le nombre d’entreprises réellement investies dans le processus demeure faible. 

Pour continuer dans sa lancée et convaincre les entreprises réfractaires, l’ADEME a lancé deux nouveaux appels à candidatures. Ces nouvelles entreprises témoins serviront à calculer le vrai coût des déchets et prouver que la réduction et le recyclage de ses déchets est un investissement rentable. Ces projets consistent à appliquer une nouvelle méthode de comptabilité pour mieux identifier les pertes et les priorités de réduction. Ils permettront de calculer la rentabilité des investissements de réduction et de recyclage à la source. Les premiers résultats de ces deux opérations seront publiés en juin 2013. 

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

 

A découvrir dans les bases documentaires :

  • Ecologie industrielle

Mettre en œuvre une démarche écoresponsable : objectifs, méthodes et exemples
Écologie industrielle : gestion des matières premières secondaires dans le métabolisme territorial – illustrations

  • Traitement innovant des sols

Traitement des sols et nappes par oxydation chimique in situ

  • Des exemples de valorisation des déchets

La R&D au service de l’industrialisation d’une filière de valorisation des déchets – Cas du département R&D d’Aliapur
L’industrialisation d’une filière, la fabrication d’un métier : cas de la valorisation des pneus usagés en France
 

Posté le par Matthieu Combe


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