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Total se détourne du raffinage au profit des biocarburants

Posté le 17 mars 2015
par La rédaction
dans Entreprises et marchés

Après s’être donné jusqu’au printemps 2015 pour décider de l’avenir de ses raffineries en France, Total affine sa stratégie.

L’annonce de la suppression de 180 postes à la raffinerie britannique de Lindsey avait immédiatement inquiété ses homologues français. Plus précisément, les salariés des raffineries de Donges, Feyzin et de La Mède redoutaient la fermeture des sites. C’est donc dans un climat de nervosité grandissante que s’est déroulé la réunion entre représentants des syndicats et des ressources humaines. D’après des sources syndicales, il ressort que la raffinerie de La Mède serait désormais orientée vers la production de biocarburants. Alors que le site produit 153 000 barils/jour, l’activité de raffinage serait abandonnée. Ceci nécessitera des investissements mais environ 200 emplois seraient menacés. Toutefois, Total garantirait de pouvoir conserver en son sein tous les employés concernés. Le site de Donges serait quant à lui restructuré de façon à être plus rentable que les 219 000 barils produits quotidiennement. Pour y parvenir, de nombreux aménagements devront être faits. En ligne de mire, la voie ferrée qui traverse le site et gêne tout travaux de modernisation. Les négociations avec la SNCF ont du mal à aboutir pour cause de désaccord sur la répartition des coûts. Pour l’heure, aucune évolution concernant le site de Feyzin n’a filtré.

Le raffinage européen est un secteur en crise. Avec une demande en baisse de 1 à 1,5 % chaque année, la production est en surcapacité de près de 10 %. Petroplus a déposé le bilan en 2012, une quinzaine de raffineries fermées en 5 ans, autant de preuves que le raffinage européen va mal. Total, malgré des bénéfices record, peine à rentabiliser sa branche raffinage-pétrochimie dont les pertes s’élevaient à 500 millions en 2013.

Suite aux fuites concernant la fin des activités de raffinage sur le site de La Mède, Total a indiqué dès le lendemain par la voix de son porte-parole que « la direction n’a pas confirmé l’arrêt de toutes ses activités de raffinage sur la plate-forme de La Mède, lors d’une réunion de concertation avec les organisations syndicales ce mardi 24 février ». Les intentions de Total devraient être officielles au printemps.

Par Audrey Loubens


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