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Vous avez servi de cobaye à Facebook

Posté le 7 juillet 2014
par La rédaction
dans Informatique et Numérique

Choisissez bien vos amis sur Facebook ! C’est la leçon que l’on peut tirer de l’étude menée par des chercheurs sur l’impact des posts accessibles via votre compte Facebook sur votre humeur.

Cette étude de grande envergure a concerné près de 700 000 utilisateurs sur une semaine. Concrètement, les scientifiques ont modifié l’algorithme de Facebook pour contrôler la qualité des post publiés dans le fil d’actualité. Ainsi, certaines personnes se sont vu infliger des messages négatifs, les messages positifs ayant été bloqués, tandis que d’autres ont pu lire principalement des messages positifs, ceux à caractère négatif n’étant pas visibles. Puis, les chercheurs se sont intéressés aux messages exprimés par ces utilisateurs, plus particulièrement leur aspect positif ou négatif. Les résultats sont sans appel : les personnes exposées aux messages négatifs postaient sur un ton lui aussi négatif, quand celles ayant lu des messages positifs exprimaient des avis eux-aussi positifs. Ainsi, la contagion des émotions passe bien par Facebook, et plus largement par les réseaux sociaux.

Les résultats publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of America (PNAS) étaient attendus, puisque l’on sait déjà que les émotions sont contagieuses. Si vous devez supporter toute la journée un collègue plaintif ou déprimé, vous risquez fort de finir la journée de bien mauvaise humeur. A l’inverse, partager son quotidien avec quelqu’un d’enjoué, d’optimiste et gai vous donnera le sourire.

En revanche, le déroulé de l’étude pose de sérieux problèmes éthiques. Si Facebook était informé de l’expérience, les utilisateurs, quant à eux, ne l’étaient pas ! C’est donc sans leur aval que 700 000 personnes ont été soumises à ce test psychologique. Ceci confirme l’ouverture du réseau social au domaine de la recherche en sciences sociales ou aux analystes de données pour qui Facebook est une véritable mine d’or.

Cette façon de faire assez contestable étant parfaitement légale, il y a fort à parier que d’autres tests psychologiques soient menés via Facebook. Alors si vous constatez des changements dans votre fil d’actualité, pas de panique, c’est juste une petite expérimentation…

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique


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