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Zika : l’épidémie se mondialise, les mesures s’organisent

Posté le par Sophie Hoguin dans Environnement

Comme pour la grippe H1N1, la dengue, le chikungunya et Ebola, les médias relayent vite des informations qui changent tous les jours. Voici tout ce que nous savons sur Zika : son extension actuelle et à venir, les dangers et les moyens de lutte.

Depuis fin 2015, le virus Zika fait régulièrement la Une de l’actualité. La pandémie qui s’annonce a commencé en mai 2015 par une épidémie locale dans le nord-ouest du Brésil. Elle s’est rapidement propagé à tout le pays. L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) estimait fin janvier 2016 que le Brésil comptait plus d’1,5 million de cas et vient d’annoncer que ce chiffre devrait atteindre 3 à 4 millions d’ici la fin de l’année. Aujourd’hui Amérique latine, Antilles, Caraïbes sont touchées et les premiers cas en Asie arrivent.

Qui est Zika ?

Le virus Zika est un arbovirus (virus transmis par les insectes) du genre flavivirus comme celui de la dengue ou de la fièvre jaune. Identifié en 1947 sur un singe Rhésus en Ouganda et repéré en 1952 pour la première fois sur l’homme, il était considéré jusqu’alors comme un virus émergent. Transmis par les moustiques, principalement du genre Aedes, il provoque une fièvre modérée, parfois une éruption cutanée, une conjonctivite et des douleurs musculaires et articulaires. Les symptômes disparaissent en 2 à 7 jours et certaines personnes sont asymptomatiques. La durée d’incubation de quelques jours n’est pas précisément connue.

Pourquoi inquiète-t-il ?

Accueilli au départ comme une fièvre de plus après la dengue, ou le chikungunya, la fièvre Zika a commencé à provoquer de vraies peurs à l’annonce des risques secondaires : risque accru de microcéphalie des enfants à naître et risque accru de développer un syndrome de Guillain-Barré (le SGB est une grave paralysie auto-immune parfois irréversible voire mortelle). Dans les deux cas, la relation n’est pas formellement prouvée mais très fortement suspectée en raison de la corrélation entre les épidémies de fièvre Zika et l’augmentation d’apparitions de cas de microcéphalies et SGB (par exemple en Polynésie en 2013 où les autorités n’ont pas pris la mesure de la menace comme l’explique cet article de France24. Ainsi, le Brésil signalait, mardi 23 février, une augmentation nette des cas de microcéphalie : depuis octobre 2015, 583 naissances confirmées de nourrissons microcéphales alors que la moyenne nationale annuelle est de 150. Il reste en outre plusieurs milliers de cas suspectés.

Diverses rumeurs sont nées autour de ces corrélations, pour les parer, l’OMS consacre d’ailleurs toute une page internet à rétablir certaines vérités (voir les rumeurs)

Quant à la transmission par voie sexuelle, la question n’est pas encore totalement tranchée, même s’il semble que cela puisse être le cas.

Quels sont les moyens de lutte ?

A ce jour, aucun moyen spécifique n’existe pour lutter contre Zika. Les moyens employés sont les moyens habituels de lutte contre les moustiques : épandage massif de pesticides, de larvicides et chasse aux points d’eau stagnantes. (Un reportage éloquent sur les efforts à déployer en la matière). Pour les habitants et voyageurs, on conseille répulsifs et moustiquaires. Les premiers vaccins sont déjà dans les tuyaux tant cette fois la réaction est rapide et forte, mais il faudra tout de même attendre presque deux ans pour que le premier ait passé les essais cliniques (Les Echos ont d’ailleurs fait un point intéressant sur le sujet).

Zika arrivera-t-il en France métropolitaine ?

Sans aucun doute. A l’heure actuelle, des cas ont été recensés sur tous les continents, y compris en Europe où la République Tchèque vient d’annoncer ses deux premiers cas (retours de la zone Antilles-Caraibes). Mais pour faire épidémie il faut que les moustiques puissent se reproduire sur place. En France métropolitaine, les moustiques, et plus particulièrement Aedes albopictus (moustique tigre), présent dans le sud de la France (et même ponctuellement rencontré en région parisienne l’été dernier), se reproduit de mai à novembre. C’est donc à ce moment là que l’épidémie pourrait se produire. En attendant, les autorités font le tour des territoires d’outre-mer déjà bien touchés (voir cet article de Libération) et prennent des mesures d’accompagnement, telle que la prise en charge à 100% d’échographies supplémentaires pour les femmes enceintes annoncée par la ministre de la santé jeudi 25 février.

Par Sophie Hoguin

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