Le groupe électricien EDF a confirmé la présence de « deux indications » de micro-fissures sur des tuyauteries liées au circuit de refroidissement du réacteur nuclaire n°2 de Civaux (Vienne), tout en assurant qu’il s’agit à ce stade d’un événement « isolé », sans impact pour la production de l’ensemble du parc nucléaire.
Les premiers résultats des analyses menées par EDF sur des soudures de portions de tuyauteries cruciales pour le refroidissement des centrales en cas d’accident confirment « la présence de défauts » à Civaux 2, a indiqué lors d’un point presse Régis Clément, directeur adjoint de la Division production nucléaire d’EDF, mois d’une semaine après l’annonce d’une expertise.
Parmi ces défauts, un concerne de la « fatigue thermique », un phénomène « historique » dans le parc nucléaire qui affecte des aciers inoxydables sous l’effet de variations de températures.
Le deuxième défaut détecté est « de la corrosion sous contrainte (CSC) ».
Il s’agit du même phénomène découvert fin 2021 dans le parc nucléaire, à l’origine d’une crise industrielle sans précédent pour EDF: la production électro-nucléaire était tombée à un niveau historiquement bas en 2022 en raison de nombreux réacteurs mis à l’arrêt pour des réparations ou des contrôles, menacant la France de coupures électriques en pleine crise énergétique.
Bien connue dans l’industrie, la corrosion sous contrainte signifie qu’un matériau se dégrade et se fissure au contact d’un environnement chimique, sur quelques millimètres.
Selon M. Clément, la détection de CSC – une fissure de « 1 à 2 mm » sur une tuyauterie de plusieurs centimètres d’épaisseur – à l’occasion d’un arrêt pour maintenance de Civaux 2 est un « événement isolé à ce stade ».
Cette découverte aura un « impact assez mineur » sur la durée de l’arrêt, a assuré M. Clément évoquant un report du redémarrage d’environ 15 jours, au 30 juillet.
Sur environ 350 vérifications prévues pour 2025 sur 5 réacteurs (dont Civaux), plus de 200 ont été effectuées et n’ont montré « aucun » autre signe de corrosion, a ajouté M. Clément.
« Concernant plus largement le parc nucléaire, là aussi, il n’y a aucun impact à date projeté sur la disponibilité du parc et la production, que ce soit sur l’année 2025 ou sur les années ultérieures », a-t-il rassuré.
Depuis la mise en place d’une campagne de contrôles d’ampleur sur les 16 réacteurs les plus sensibles au phénomène, EDF a déployé des moyens de détection « bien plus performants et plus précoces », qui peuvent identifier « des fissures de très petite taille », a-t-il justifié.
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