Les autorités chinoises ont annoncé cette semaine l’arrestation de plusieurs chefs et membres de gangs opérant des dizaines de centres d’arnaque en ligne établis de l’autre côté de la frontière avec la Birmanie.
Ces arrestations s’inscrivent dans un vaste effort que mènent conjointement les services de sécurité chinois et birmans contre ces complexes de cyberfraude depuis juillet 2023, et qui a conduit depuis cette date à l’interpellation de 57.000 Chinois, ont dit les autorités chinoises dans des communiqués.
Une enquête de l’AFP a montré cette semaine que, malgré cet effort associant aussi la Thaïlande, ces centres continuent à prospérer dans les zones inhospitalières dites du Triangle d’Or.
Des petites mains employées de gré ou de force derrière des écrans ou des téléphones y soutirent chaque année des milliards de dollars à des victimes à travers le monde. La
cyberfraude y va de pair avec les jeux clandestins, le trafic de drogue et d’êtres humains ainsi que la prostitution.
Nombre des fraudeurs et des victimes sont chinois. Certains fraudeurs se livrent de leur plein gré à ces activités frauduleuses, d’autres y sont forcés et littéralement réduits en esclavage.
Le sort de ces derniers a suscité un vif émoi en Chine.
La justice vient d’ouvrir en septembre le procès contre Xu Faqi et des membres de son gang, a indiqué vendredi le ministère de la Sécurité publique sur les réseaux sociaux. Arrêté par les policiers birmans en janvier 2024, il est accusé de complicité dans l’exploitation de 14 centres de cyberfraude dans la région de Kokang, a dit le ministère. Il aurait assuré la sécurité de ces centres grâce à une milice de 400 hommes.
Le ministère a rapporté mercredi que des procédures étaient en cours pour juger des chefs et des membres de deux autres gangs à la tête depuis des années de 31 centres de cyberfraude pour l’un, 28 pour l’autre, dans la même région. L’une de ces bandes, la famille Wei, était adossée à une milice de 600 hommes.
« La violence était partout dans ces complexes de cyberfraude », dit le ministère selon lequel il était courant que les travailleurs de ces centres soient mis en cage, aient les doigts tranchés ou les ongles arrachés et soient passés à tabac.
La famille Wei « a les mains couvertes de sang chinois », dit le ministère parlant de huit homicides.
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