Moins de 300 infractions ont été relevées sur les quelque 15.000 contrôles réalisés cet été dans les espaces naturels protégés de France, indique jeudi le bilan d’une campagne de prévention inédite menée par l’Office français de la biodiversité (OFB).
« L’enjeu de cette campagne était d’accompagner la prise de conscience de la population, en montrant qu’il est possible de profiter de la nature tout en prenant soin d’elle », souligne l’organisme public, relevant « le très bon accueil réservé par les usagers aux policiers de l’environnement ».
Plages, forêts, abords de cours d’eau… l’Office avait choisi des espaces naturels « du quotidien » pour mener pendant sept semaines 1.273 opérations au cours desquelles sont effectuées les contrôles.
« Cette année, il n’y avait pas d’enjeu sécheresse. On a donc décidé de se concentrer sur des espaces particuliers avec des enjeux de préservation de faune, de flore, d’arbres, d’habitat, de paysage, etc, où les gens viennent se ressourcer pendant les vacances », a expliqué le directeur de l’OFB, Olivier Thibault, lors d’une visite dans un espace naturel sensible à Beaugency (Loiret), en bord de Loire, où nichent une centaine d’espèces d’oiseaux.
« Le plus souvent, on a constaté de petites infractions. Quand les gens agissaient par ignorance, sans volonté de mal faire, cela s’est très bien passé (…). Mais on a eu 5 à 6% de gens dont on voyait qu’ils agissaient de façon volontaire et dans ce cas on a mis des PV ».
Avec 294 infractions relevées, dont 24 délits, l’OFB souligne « la bonne connaissance générale de la réglementation et le souci partagé par la majorité des usagers de la nature de ne pas dégrader cet environnement qui leur offre un cadre propice à la détente ».
Ces espaces, soumis à une réglementation particulière en raison d’écosystèmes riches et fragiles, attirent chaque été de nombreux visiteurs méconnaissant parfois les risques environnementaux de certains loisirs, souligne l’OFB.
Parmi les infractions, « on a eu beaucoup de cueillette, des fleurs, mais aussi de la cueillette quasi industrielle, par exemple en Savoie et Haute-Savoie, on a saisi près de 20.000 brins de génépi. On a aussi eu beaucoup de chiens non tenus en laisse, des infractions de pêche et des circulations de quad, moto, 4×4 qui constituent des nuisances très fortes pour les animaux », selon M. Thibault.
En pleine crise agricole, l’OFB s’est retrouvé pointé du doigt par certains syndicats agricoles critiquant ses contrôles.
« On a eu un printemps difficile. On est devenu un peu malgré nous le symbole des contraintes qui pèsent sur le monde agricole. L’OFB n’est pas contre le monde agricole, il faut travailler avec eux, mais on reste convaincu qu’il doit évoluer », a souligné M. Thibault.
L’OFB compte 3.000 agents, dont 1.700 inspecteurs de l’environnement disposant de pouvoirs de police administrative et judiciaire. A ce titre, ils font respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou encore de respect des arrêtés sécheresse.
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