La décision par Renault d’abandonner la fabrication de ses propres moteurs de Formule 1 fait passer son écurie Alpine « à côté de son histoire sportive », ont dénoncé mardi les représentants des salariés.
Le constructeur automobile a confirmé lundi qu’il mettrait fin à la production de moteurs sur le site de Viry-Châtillon (Essonne) à compter de 2026, mettant fin à près de 50 ans d’histoire dans l’élite du sport automobile.
« Ce choix est entériné par le groupe (Renault) qui souhaite réduire le risque financier autour de la F1, alors même qu’aucune étude sérieuse n’a été menée pour en évaluer l’impact sur les ventes futures et le prestige de la marque », ont dénoncé les salariés dans un communiqué.
Le site de Viry doit être transformé en « centre d’excellence en ingénierie et haute technologie » dès la fin 2024, avait précisé lundi la direction d’Alpine.
Selon la direction, tous les salariés concernés devraient se voir proposer un poste, que ce soit dans le développement d’une prestigieuse « supercar » Alpine, dans la recherche sur les nouvelles technologies de moteur électrique ou de batteries, ou la poursuite d’autres programmes sportifs comme l’Endurance ou le Dakar.
Mais selon les salariés, ces nouveaux projets « apparaissent encore très largement imprécis ». « De manière générale, l’arrêt de la motorisation F1, le manque de maturité des projets apportés et la perte de confiance dans la direction font peser un risque majeur de départ des compétences critiques du site de Viry », soulignent-ils.
Quant à la « cellule de veille F1 » annoncée par l’écurie, ses effectifs et son budget semblent encore « trop faibles » et « remettent en question le retour potentiel d’Alpine comme motoriste à terme ».
Une des premières conséquences de l’arrêt du moteur sera le départ, au 1er janvier, de 150 prestataires extérieurs du site de Viry-Châtillon, qui compte par ailleurs 334 salariés.
Selon les salariés, des « solutions de partenariat » ont été écartées par Renault, alors qu’elles auraient permis de réduire les coûts de l’activité F1 et d’installer un nouveau moteur « déjà en grande partie développé et prometteur » dans les voitures de la saison 2026.
L’écurie Alpine a indiqué mardi qu’elle était « concentrée sur le championnat du monde 2024, travaillant dur pour donner les meilleurs résultats sur la piste jusqu’à la fin de la saison ». A six courses de la fin, l’écurie pointe en queue de peloton, à la 9e place (sur 10) au général.
Le maire de Viry-Chatillon (Les Centristes) a regretté mardi dans un communiqué une décision « qui obère tout retour possible à la Formule 1 », et « est aussi source d’inquiétude par rapport au devenir des sous-traitants de ce fleuron technologique ».
L’élu, Jean-Marie Vilain, souhaite que Renault « mette tout en oeuvre » pour que chaque salarié du site soit replacé, mais « à ce jour, les garanties permettant de parvenir à ce résultat semblent insuffisantes pour rassurer le personnel ».
« En lien avec l’Etat, nous serons attentifs à ce qu’elles soient apportées dans les meilleurs délais afin d’éviter une fuite des compétences qui serait préjudiciable à la création de ce futur centre d’excellence et d’innovation », a-t-il souligné.
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