Les bébés nés grands prématurés qui ont bénéficié d’un contact peau à peau les sept premiers jours de leur vie affichent un meilleur développement cognitif à l’âge de cinq ans, montre une étude française basée sur des données à grande échelle.
Le peau à peau consiste à placer le nouveau-né, dès sa naissance, à même la peau d’un parent, poitrine contre poitrine.
L’étude, parue dans la revue eClinicalMedicine et menée par l’Inserm, l’INRAE et deux universités (Paris Cité, Sorbonne Paris Nord) en collaboration avec deux centres hospitaliers (CHRU de Tours et CHI de Créteil), étudie ses bénéfices à long terme chez 2.500 enfants « nés extrêmement ou grands prématurés » (24 à 31 semaines de grossesse) en 2011, précise un communiqué mardi.
La moitié de ces bébés nés dans des unités de néonatalogie françaises en ont bénéficié leurs sept premiers jours de vie, l’autre non.
Si des effets bénéfiques de cette pratique ont déjà été observés dans des études de moindre envergure, ces nouveaux travaux montrent qu’à l’âge de 5 ans, les enfants ayant bénéficié de peau à peau obtiennent « un meilleur score de développement cognitif », mesuré par des tests standardisés.
Si la différence -estimée à « 2,3 points de plus » en moyenne sur le score de ces tests de QI- « peut sembler minime à l’échelle de l’individu », elle n’est « pas négligeable lorsqu’il s’agit d’une moyenne sur l’ensemble d’une population », juge Ayoub Mitha, co-auteur de l’étude.
En « réduisant le stress lié à la séparation » avec la mère et en « offrant un environnement sensoriel adapté », le contact peau à peau contribuerait « à protéger le développement cérébral » des bébés prématurés et aurait un « effet neuroprotecteur durable ».
Car ces interactions précoces « activent des mécanismes biologiques et hormonaux qui participent au développement du cerveau et à la construction du lien affectif parent/enfant ».
Dans les pays à faibles revenus, elles améliorent même la survie des enfants, rappelle l’étude.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande depuis 2022 un contact peau à peau immédiat, sans séparation, pour les bébés nés prématurés ou trop petits, au vu des « avantages majeurs pour la santé ».
Les résultats de l’étude plaident pour « l’implantation de chambres parentales dans les unités de soins intensifs de néonatologie », estime aussi Ayoub Mitha, alors qu’il existe « beaucoup de disparités des pratiques entre les unités de soins », complète sa co-autrice, Véronique Pierrat. Cette intervention est « peu coûteuse » et « simple à mettre en oeuvre », souligne-t-elle.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2025 Agence France-Presse. »









Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE