Le leader de la grande distribution alimentaire française E.Leclerc a indiqué mardi vouloir réduire de 50% d’ici 2035 ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre, qui ont atteint « 73,6 millions de tonnes de CO2 en 2023 ».
E.Leclerc souligne que ces « émissions proviennent principalement des carburants, des produits alimentaires, et des produits non alimentaires » qu’il commercialise.
Interrogé par l’AFP, le groupe précise que le chiffre évoqué « prend en compte les scopes 1, 2 et 3 », c’est-à-dire les émissions directes et indirectes.
« En revanche, il n’intègre pas les déplacements des clients », ajoute l’enseigne, expliquant que la méthodologie utilisée (le GHG Protocol, ou Protocole sur les gaz à effet de serre, un cadre de référence pour harmoniser la mesure des émissions carbone) « rend le calcul facultatif ».
« Par contre, nous les avons calculés et prévoyons de mener des actions sur ce point », assure-t-elle.
Dans la grande distribution, le gros du bilan carbone est à chercher dans les émissions indirectes (scope 3): en amont, la production des emballages de pâtes, du papier toilette, l’élevage et la transformation pour la viande… Et en aval, les nombreux déplacements, plus ou moins motorisés, effectués par les clients.
E.Leclerc a notamment annoncé mardi le lancement d’un indicateur sur « l’impact carbone » des produits qu’il commercialise sous des marques qui lui appartiennent, marques dites de distributeur.
« Il nous faut décarboner toute la chaîne, du producteur au consommateur », a estimé le président du comité stratégique de l’enseigne, Michel-Edouard Leclerc, cité dans un communiqué.
« Plus de 6.000 produits alimentaires », sous marques Marque Repère, Eco +, Bio Village, Nos Régions ont du Talent, préciseront leurs émissions de gaz à effet de serre, en prenant en compte production de la matière première, transformation, emballage, transport en entrepôts, distribution en magasin et utilisation du produit chez le consommateur.
« Carbon’Info est disponible en ligne dès cette semaine », assure E.Leclerc, qui précise que « 42% des camions des transporteurs » de ses coopératives régionales « roulent désormais au HVO100, un biocarburant bas carbone issu de la valorisation des déchets organiques ».
Le HVO100 « permet de réduire de moins 90% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au diesel et a également séduit la RATP qui vient de conclure un contrat d’approvisionnement avec E.Leclerc », indique le distributeur.
Côté produits de marques nationales (Coca-Cola, Nutella, Haribo ou Danette par exemple), qui pèsent pour 20% de ses émissions, E.Leclerc précise travailler avec 2.000 fournisseurs, parmi lesquels 250 concentrent 73% des émissions de l’ensemble. L’enseigne va demander aux plus gros émetteurs « un engagement concret de réduction de leurs émissions ».
E.Leclerc revendique 766 magasins et 560 adhérents en France, pour un chiffre d’affaires (hors carburant) de 49,9 milliards d’euros en 2024.
Numéro 2 en France mais également présent sur plusieurs continents contrairement à E.Leclerc, Carrefour avait pour sa part été épinglé par des associations spécialisées pour avoir communiqué sur un objectif de neutralité carbone à horizon 2040, alors que cela ne portait que sur ses émissions directes. Or, elles ne pèsent que 2% du total des émissions, selon ses propres données.
Carrefour a aussi un objectif en matière de réduction des émissions indirectes: de 32% d’ici 2030, par rapport à 2019.
cda/jbo/as
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2025 Agence France-Presse. »
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE