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Le fabricant de composants Nexperia se dit interdit d’exporter depuis la Chine

Posté le par AFP

Le fabricant de composants électroniques Nexperia a indiqué mardi que Pékin lui interdisait d’exporter des marchandises depuis la Chine, après la prise de contrôle de l’entreprise, basée aux Pays-Bas, par les autorités néerlandaises.

Nexperia, acquise en 2018 par la société chinoise Wingtech Technology, se retrouve au centre d’un bras de fer entre la Chine et les Pays-Bas au sujet des composants électroniques, une source croissante de tensions géopolitiques mondiales.

Dans sa première déclaration depuis l’entrée en vigueur de la mesure néerlandaise le 30 septembre, Nexperia a indiqué être « activement en contact » avec Pékin pour obtenir une exemption aux contre-mesures chinoises touchant ses usines.

Dimanche soir, le gouvernement néerlandais a déclaré avoir invoqué une loi datant de l’après-guerre pour prendre le contrôle de l’entreprise, évoquant des inquiétudes concernant une mauvaise gestion.

En vertu de la loi de 1952 sur la disponibilité des biens, le gouvernement néerlandais peut bloquer pendant un an des décisions importantes concernant l’embauche de personnel ou la relocalisation de composants de l’entreprise.

La Haye a qualifié cette mesure de « hautement exceptionnelle » et a invoquée cette loi pour garantir la disponibilité en cas d’urgence des composants de Nexperia, utilisées dans une grande variété d’équipements électroniques.

L’entreprise a indiqué que la réponse de la Chine était arrivée le 4 octobre.

« Le ministère chinois du Commerce a émis un avis de contrôle des exportations interdisant à Nexperia Chine et à ses sous-traitants d’exporter certains composants et sous-ensembles fabriqués en Chine », a déclaré la société.

Nexperia a affirmé que la Chambre des sociétés de la Cour d’appel d’Amsterdam avait ordonné la suspension du directeur général Zhang Xuezheng après avoir conclu qu’il y avait des « raisons valables de douter de la bonne gestion ».

La cour a rendu public son arrêt mardi, détaillant une série d’irrégularités présumées commises par un dirigeant non nommé dans le communiqué, mais identifié comme le directeur général.

La chambre a jugé ce dirigeant coupable de conflit d’intérêts en raison de sa participation majoritaire dans WSS, une entreprise basée à Shanghai qui fabrique des « wafers », plaques de matériau semi-conducteur clés dans la fabrication de composants microélectroniques.

Selon la juridiction, le directeur général a contraint Nexperia à commander jusqu’à 200 millions de dollars de « wafers » à WSS en 2025, alors qu’elle n’en avait besoin que pour environ 70 à 80 millions de dollars.

« Cela signifierait que les wafers fournies par WSS ne seraient pas utilisées, mais conservées en stock jusqu’à leur obsolescence (…), de sorte que Nexperia commandait de facto des rebuts », a déclaré la cour.

De plus, le directeur général a contourné les principaux responsables financiers pour les autorisations bancaires, accordant des procurations à des personnes sans expérience financière.

– « Imprudence » –

« Pour une entreprise de la taille de Nexperia, un tel comportement frise l’imprudence », a déclaré la juridiction.

Le directeur général a licencié les cadres qui ont protesté contre cette décision, et le directeur financier a démissionné après 39 ans au sein de l’entreprise ou de ses prédécesseurs.

Enfin, la cour a déclaré que le directeur général avait refusé de mettre en oeuvre des changements de direction convenus avec les autorités néerlandaises afin d’apaiser les inquiétudes concernant les liens de Nexperia avec la Chine.

La chambre a donc décidé de suspendre le directeur général et de transférer toutes les actions, sauf une, à un administrateur judiciaire indépendant.

L’arrêt de la cour révèle également un ultimatum de l’administration américaine, qui établissait sa « liste d’entités » d’entreprises considérées comme agissant contre la sécurité nationale de Washington.

La juridiction d’Amsterdam a cité des comptes rendus de réunions entre des responsables néerlandais et le Bureau américain de la sécurité internationale et de la non-prolifération.

Le point « problématique » pour les responsables américains était « le fait que le directeur général de l’entreprise soit toujours le même propriétaire chinois ».

« Il est presque certain que le directeur général devra être remplacé pour bénéficier d’une exemption de la liste d’entités », est-il écrit dans ces comptes rendus, selon la cour.

ric/cvo/LyS

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