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Le scanner médical fait son retour sur le sol industriel français

Posté le par AFP

A l’image de la relocalisation de la production de certains médicaments, le scanner fait lui aussi son retour sur le sol industriel français. Une première ligne d’assemblage de ce dispositif médical a été installée en région parisienne pour livrer l’Europe.

Chaque année, près de 11 millions d’examens scanners sont réalisés en France, selon Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).

Sur son vaste site de Buc, situé près de Versailles, l’américain GE Healthcare a ouvert une ligne d’assemblage de son modèle de scanners le plus vendu au monde, un investissement d’un million d’euros.

Il s’agit d’un scanner polyvalent, adapté à une multitude de besoins cliniques, pouvant « balayer un adulte de la tête au pied en environ 10 secondes », expose l’entreprise.

Ces appareils étaient jusqu’ici fabriqués et assemblés dans son usine de Pékin, en Chine, « avec des délais de livraison de 3 à 4 mois » contre « quatre semaines » aujourd’hui, en misant sur la proximité avec les clients, a souligné le patron de GE Healthcare International, Elie Chaillot, lors de son inauguration mardi.

Le service des urgences du centre hospitalier de l’agglomération montargoise, dans le Loiret, est le premier à s’être équipé le mois dernier de ce scanner assemblé dans les Yvelines.

En regroupant un certain nombre d’étapes qui étaient jusqu’ici effectuées dans différents sites et en privilégiant le rail et la route, GE Healthcare cherche aussi à réduire son empreinte carbone.

« Un projet fort en symbole » pour le ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci qui plaide pour « une accélération de la stratégie de relocalisation » et insiste sur « la nécessité de nous doter d’une autonomie stratégique » en matière sanitaire.

Pas du 100% made in France

Même si on est encore loin d’une fabrication purement française puisque « des gros composants de base sont fabriqués en Chine et en Inde », tout comme les puces électroniques, « c’est un point de départ pour une activité scanners en France », positive le directeur de la production de rayons X, Hervé Blanc.

Ainsi, « 60% du temps de montage et du calibrage » est désormais effectué à Buc, tandis qu’un élément-clé des machines, le générateur, est fabriqué sur ce site de 63.000 m2, souligne cet ingénieur.

« Un scanner c’est des centaines de configurations possibles, il se fait un peu à la carte »: c’est le travail des équipes de Buc qui réalisent aussi les tests fonctionnels, l’accessoirisation du dispositif médical et sa livraison directe depuis la France aux clients européens et français.

Pour l’heure, le rythme est encore « faible » mais le groupe entend « monter en puissance » pour assembler « 200 scanners par an ». Il compte bien faire de cet estampillage tricolore et écologique un argument de vente. Et des économies sur la logistique.

Avec cet investissement, « l’idée, c’est de ne plus importer de scanners en dehors d’Europe », résume le patron de GE Healthcare International, Elie Chaillot.

Les autre fabricants Siemens, Philips, Canon, Fuji, Qualimedis importent leurs scanners en France, selon l’organisation professionnelle du secteur des dispositifs médicaux (Snitem).

Retour aux sources

Au temps de la Compagnie générale de radiologie (CGR), des scanners étaient déjà développés sur ce site, dans les années 1970. Puis cette activité avait périclité.

A la fin des années 1980, General Electric avait récupéré la CGR, qui appartenait alors au groupe français Thomson.

Son site de Buc fabrique aussi des mammographes et des systèmes d’imagerie vasculaires.

Sur ces deux lignes de production, le groupe affirme que 85% des fournisseurs viennent d’Europe et de France. Il espère à terme s’appuyer aussi sur « un réseau local de fournisseurs » pour son scanner polyvalent.

En France, 1.434 scanners étaient répertoriés par les autorités début 2024. Leur moyenne d’utilisation est d’environ 7 ans en raison des avancées technologiques.

Le marché de ces appareils médicaux qui utilisent des rayons X pour fournir des images en 3D des organes, des tissus mous, des os ou encore des vaisseaux sanguins pèse environ 6 milliards de dollars, soit environ 31% du marché mondial de l’imagerie médicale.

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