Novo Nordisk, le fabricant d'Ozempic, va changer de patron

Plombé par un titre qui dégringole depuis l’été 2024, le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour son antidiabétique Ozempic plébiscité sur les réseaux pour son effet coupe faim, a annoncé vendredi se séparer de son directeur général.

« Compte tenu des récents défis sur le marché, de la baisse du cours du titre et du souhait de la Fondation Novo Nordisk (actionnaire majoritaire, ndlr), le conseil d’administration de Novo Nordisk et Lars Fruergaard Jørgensen se sont mis d’accord ensemble » pour commencer à chercher un nouveau DG, a écrit le groupe dans un communiqué.

Cette décision « est dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses actionnaires », a ajouté le groupe danois.

M. Fruergaard doit rester en poste jusqu’à ce que son successeur soit trouvé, est-il précisé.

Avec Frueergaard à sa tête, Novo Nordisk, champion des anti-diabétiques, a connu les sommets. « Durant ses huit années en tant que DG, les ventes, les profits et le cours des titres de Novo Nordisk ont presque triplé », a souligné le communiqué.

Parmi les premières capitalisations européennes

Le groupe était pour la première fois devenu la première capitalisation boursière européenne en septembre 2023, en détrônant le français LVMH.

Il a depuis rétrogradé – tout en repassant en première position plusieurs fois. Il a cédé sa place la dernière fois au profit de l’allemand SAP et se classe actuellement à la quatrième place.

La position dominante que Novo Nordisk avait acquise grâce aux ventes spectaculaires des traitements Ozempic et Wegovy a récemment été bousculée.

En cause, les bons résultats de son concurrent Eli Lilly et le développement de préparations pharmaceutiques personnalisées en officine aux Etats-Unis, qui avaient été autorisées un temps pour pallier la pénurie de traitement.

Victime de ses succès, Novo Nordisk a connu des problèmes de stocks et a engagé des investissements importants pour augmenter sa capacité de production.

Malmené aux Etats-Unis

Début mai, lors de la publication de son rapport trimestriel, le groupe centenaire avait indiqué revoir à la baisse ses prévisions en raison d’une pénétration du marché américain moins importante que prévu.

Aux Etats-Unis, l’introduction des traitements de Novo Nordisk est en effet malmenée par le développement de ces préparations pharmaceutiques personnalisées.

« Nous nous concentrons activement sur la prévention de préparation illégale et dangereuse ainsi que sur les efforts visant à étendre l’accès des patients à nos traitements GLP-1 », abréviation de glugaco-like peptide 1 – une hormone secrétée par les intestins qui stimule la sécrétion d’insuline et réfrène l’appétit en procurant une sensation de satiété, avait alors souligné Lars Fruergaard Jørgensen.

Fin avril, le laboratoire américain Eli Lilly avait publié des résultats encourageants d’essais cliniques pour son traitement contre le diabète de type 2 et l’obésité, l’orforglipron, faisant lourdement chuter le titre de Novo Nordisk, déjà à la peine.

A 427 couronnes (57,2 euros), il a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis son plus haut en juin 2024, où il avait atteint 1007,2 couronnes. Ce cours représentait une augmentation de plus de 750% depuis que Lars Fruergaard avait pris ses fonctions en janvier 2017.

Le dirigeant danois, âgé de 58 ans, a fait toute sa carrière chez Novo Nordisk où il est entré il y a 34 ans.

Plus de 10% de la population mondiale souffre du diabète, coeur de métier du laboratoire danois, qui a fêté ses 100 ans en 2023. D’après la fédération mondiale du diabète, le nombre d’adultes diabétiques devrait augmenter de 46% d’ici 2045.

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