La préfecture du Rhône, dont un arrêté sur une extension de l’usine chimique Daikin près de Lyon a été invalidé en justice, a annoncé lundi ouvrir une consultation publique avant d’en rédiger un nouveau.
La nouvelle unité, située à Pierre-Bénite, doit produire et stocker des polymères additivés, dont certains composants sont des polluants dits éternels, les PFAS.
En février, la préfecture avait pris un arrêté pour encadrer son fonctionnement, mais des riverains inquiets des effets potentiellement néfastes pour la santé avaient saisi la justice.
Le 20 juin, le tribunal administratif de Lyon leur a donné raison en suspendant l’arrêté, ce qui a entraîné la mise à l’arrêt de la nouvelle unité.
Depuis, l’industriel a fourni de nouvelles études, notamment sur les dangers et impacts sanitaires de la structure, explique la préfecture dans un communiqué.
Sur la base de ces documents, la Direction régionale de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire (Dreal) a estimé que l’extension « n’entraînait pas d’impacts notables sur l’environnement » et qu’elle ne relevait donc pas « d’une procédure d’autorisation ».
Elle propose toutefois un arrêté avec des mesures de surveillance « stricte », selon ce communiqué.
Avant de prendre un nouvel arrêté en ce sens, la préfète du Rhône a décidé « par souci de transparence » d’ouvrir sur 15 jours (16 au 30 septembre) une consultation par écrit. Les avis émis seront pris en compte dans l’arrêté, assurent ses services.
Les PFAS sont des substances chimiques très fréquentes dans les objets de la vie courante (ustensiles de cuisine, cosmétiques, textile…), dont certains ont un effet néfaste pour la santé. Une proposition de loi visant à mieux les encadrer a été gelée par la dissolution.
Les autorités sont sous pression depuis la publication en 2022 de plusieurs enquêtes journalistiques, qui ont révelé l’ampleur de cette pollution au sud de Lyon. Elles ont depuis publié davantage de données et pris des mesures d’encadrement plus strictes, sans rassurer complètement la population.
Celle-ci, ainsi que des acteurs politiques, ont donc multiplié les actions en justice contre Daikin et son voisin, le groupe chimique Arkema, avec de premières victoires récemment.
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