L’acide trifluoroacétique (TFA), un polluant éternel très répandu, a été détecté dans une trentaine de rivières britanniques dans le cadre d’une première étude au Royaume-Uni, menée par des chercheurs et une association environnementale qui appellent les autorités à agir.
Ce polluant éternel, notamment issu de la décomposition d’autres composés fluorés PFAS, inquiète de plus en plus les scientifiques en Europe, où il n’est soumis actuellement à aucune réglementation spécifique.
Des experts de l’association environnementale Fidra et des chercheurs de l’université de York ont mesuré les concentrations de TFA dans 54 sites situés sur 32 rivières à travers le Royaume-Uni et ont détecté des traces de ce polluant dans 98% des lieux testés.
La concentration moyenne observée était de 2.211 nanogrammes/litre, un niveau qui se situe dans « la partie haute de la fourchette des concentrations moyennes rapportées par des études similaires menées dans d’autres pays du monde », souligne leur rapport.
« Ces données devraient être analysées plus en détail afin de tenter d’établir les causes de la contamination des eaux de surface du Royaume-Uni par les TFA », préconise-t-il.
Rappelant qu’il n’existe actuellement « aucun moyen pratique ni économiquement viable d’éliminer les TFA », le rapport prévient que « sans contrôle à la source, les concentrations environnementales devraient donc augmenter continuellement, avec des effets perturbateurs potentiellement irréversibles ».
Les PFAS, dont fait partie l’acide trifluoroacétique, sont des substances chimiques inventées et fabriquées par l’homme pour leur résistance et leur durabilité, qui ont proliféré avec le développement de l’industrie et la grande consommation depuis les années 1950.
Ils s’accumulent avec le temps dans l’eau, l’air, le sol, la nourriture, et in fine dans le corps humain. Si les risques sont encore mal connus, certains sont déjà classés cancérogènes.
En ce qui concerne le TFA, plusieurs études ont conclu que cette substance pourrait être nocive pour le foie et la reproduction (risque de malformation).
En France, il a été retrouvé dans l’eau du robinet d’une large majorité des villes où il a été recherché, selon une enquête d’une association de consommateurs et d’une ONG environnementale publiée en janvier dernier.
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