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Décryptage

Véhicules électriques : les atouts français

Posté le par La rédaction dans Environnement

Le potentiel de développement des véhicules électriques en France jouit d'indices favorables à presque tous les étages... Explications.

Un environnement favorable

La France est un lieu privilégié pour le développement du véhicule électrique puisque le gouvernement français incite au développement à grande échelle du véhicule à travers différentes mesures telles que la subvention de 5 000 euros pour l’achat d’un véhicule produisant moins de 60 grammes de CO2/km. Concrètement, en l’état actuel de l’offre automobile, seuls les véhicules électriques répondent à ce critère. Dans le cadre du plan de relance, le gouvernement incite à l’achat de 50 000 véhicules électriques à usage professionnel. De plus, le « mix énergétique » français est faiblement carboné du fait de la prédominance de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité. Le développement des véhicules électriques en France peut donc contribuer à la réduction des émissions de CO2, compte tenu de la manière dont est produite l’électricité, à la condition que la recharge des véhicules électriques n’intervienne pas en période de pointe, au cours de laquelle il est fait appel à des centrales thermiques plus polluantes.

Le ministère du Développement durable a présenté, le 1er octobre 2009, le plan du Gouvernement pour le développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables. L’objectif est de mettre en circulation 2 millions de véhicules de ce type et 4,4 millions de points de charge d’ici à 2020 en France. A horizon 2025, ce sont 4,5 millions de véhicules et 9,9 millions de véhicules qui sont prévus. Il est nécessaire de déployer les premières infrastructures de charge afin de faciliter les recharges des premiers véhicules électriques mis en circulation. En complément à la recharge privée, un réseau de 60 000 à 75 000 points de recharge accessibles au public sera développé d’ici à 2015, porté à quatre millions de points de recharge privée et 400 000 points de recharge publique en 2020. Ces infrastructures de recharge coûteraient 10 milliards d’euros, dont 1,5 milliards de renforcement des réseaux électriques à la charge des gestionnaires de réseaux.

200 millions d’euros sont  consacrés au véhicule décarboné dans le cadre du Programme de recherche et d’innovation dans les transports terrestres 4 (le PREDIT s’étend de 2008 à 2012 et vise à la fois le développement de technologies, de services, et des connaissances et outils pour les politiques publiques), 80 millions d’euros ont déjà été engagés pour le véhicule électrique dans le cadre du fonds démonstrateur de l’ADEME et 750 millions d’euros ont été prévus dans le Grand emprunt pour poursuivre le développement des véhicules décarbonés. Au-delà du soutien à la recherche et au développement, l’Etat favorise le développement industriel de la filière des véhicules décarbonés, dont les batteries. Aussi, e Gouvernement pilote différentes actions visant à favoriser, en matière de production et d’utilisation des batteries, l’écoconception, le tri et la valorisation des déchets, la dépollution et le recyclage. Une usine de batteries sera créée par Renault à Flins, en partie financée par l’Etat.
Quatorze agglomérations pilotes se sont déjà engagées à déployer des infrastructures de recharge dès 2010 : Bordeaux, Grenoble, Rennes, Nice, Angoulême, Aix-en-Provence, Orléans, Paris, Rouen, Strasbourg, Le Havre, La Rochelle, Le Grand Nancy et Monaco.

Une nouvelle idée de la ville ?

Projet de ville intelligente (Nissan), le véhicule électrique semble promis à un brillant avenir. Même si l’autonomie des véhicules, de l’ordre de 150 kilomètres, a fortement progressé du fait des progrès technologiques de la batterie, elle demeure encore limitée. Le véhicule électrique va donc naturellement trouver des débouchés auprès d’utilisateurs qui réalisent des trajets courts, dans un périmètre restreint équipé d’une borne de recharge. Star du mondial de l’automobile 2010, le véhicule électrique a en effet trouvé son public essentiellement auprès d’entreprises qui souhaitent remplacer ou constituer une flotte de véhicules à usage professionnel.
La ville est, tout au moins dans un premier temps, la terre d’élection pour ce véhicule et ce nouveau type de mobilité.

Ce nouveau mode de déplacement ne semble pas uniquement devoir remplacer les véhicules thermiques, mais constitue l’objet technique à partir duquel une nouvelle mobilité en rupture avec le modèle de la voiture particulière thermique pourrait émerger. Dans un contexte de congestion croissante des villes qui engendre des difficultés à circuler et à stationner et compte tenu de l’augmentation de la pollution, se développent les concepts de multimodalité et d’autopartage. La multimodalité consiste à proposer, à côté des transports en commun, un nouveau mode de déplacement fondé sur l’utilisation de véhicules en libre-service. L’autopartage, dont le principe est d’emprunter une voiture pour une courte durée après réservation par Internet ou serveur vocal, se développe dans toute la France. L’un des projets d’autopartage les plus emblématiques est Autolib. Le projet Autolib prévoit de mettre à disposition 3 000 véhicules électriques dans 1 000 stations dont 700 à Paris à partir de l’automne 2011. Ce mode de transport, qui évite les contraintes et les coûts liés à la détention en propre d’un véhicule, a d’autant plus d’avenir que les véhicules électriques sont pour le moment peu plébiscités par les particuliers, compte tenu de l’autonomie limitée, du faible nombre de bornes de recharge disponibles et du coût important d’achat du véhicule. Ce mode de transport à partir d’un véhicule non privatif faisant partie d’un parc détenu et gérer par une collectivité publique, mais dont l’usage est individuel, est tout à fait innovant et témoigne du fait que le véhicule électrique est un objet à la limite du domaine public et du domaine privé.

La voiture électrique, qui devient un élément du mobilier urbain, est un défi en termes d’aménagement du territoire. En effet, le développement des véhicules électriques dans les villes nécessite la construction d’infrastructures de recharge. Les véhicules et de leurs bornes de recharge vont constituer un nouveau réseau qu’il faut parvenir à intégrer dans la ville où se superposent et s’entrecroisent déjà un certain nombre de réseaux (routiers, ferrés, etc.). Pour concevoir ce réseau, il va falloir anticiper les usages pour installer les bornes de recharge aux endroits adéquats et renforcer les réseaux en conséquence, pour créer des places de parking qui permettent la recharge des véhicules, pour mettre en place des systèmes incitant au développement de l’usage de ces véhicules (exemple : parking gratuit…). Les collectivités territoriales ont un rôle important à jouer pour accompagner le développement d’une nouvelle mobilité décarbonée qui découlera du déploiement du véhicule électrique et qui pourra conduire à la constitution de « villes durables », pensées pour lutter contre le réchauffement climatique.

Le compétition avec les moteurs thermiques

A l’heure actuelle, le véhicule thermique est très largement représenté et son moteur peut encore s’améliorer. Les efforts réalisés par les constructeurs permettent en effet d’avoir des moteurs moins polluants mais toujours plus performants :

  • en économisant le carburant : stopper automatiquement le moteur lors de l’arrêt au feu rouge, récupérer l’énergie cinétique  au freinage… ;

  • en généralisant l’installation de filtres à particules sur tous les véhicules légers neufs à partir de 2011 ;

  • en utilisant des énergies plus propres : carburants moins polluants, biocarburants, GPL… ;

Ces améliorations de l’efficacité énergétique des moteurs thermiques peuvent faire concurrence au développement des véhicules électriques et la mutation vers l’électricité va ainsi se faire très progressivement. De plus, les véhicules hybrides rechargeables rivaliseront avec les véhicules électriques puisqu’ils sont libérés des contraintes liées à l’autonomie et à la recharge.

Bien que l’utilisation de  l’énergie électrique soit plus propre que celle de l’essence, les systèmes d’exploitation pour fournir de l’électricité ne sont pas encore tous sans émettre de CO2. L’équation entre l’émergence des véhicules électriques, facteur de l’efficacité énergétique, et l’intégration des énergies de sources renouvelables est encore à résoudre, afin d’éviter d’utiliser les centrales thermiques pour compenser les pics de consommation engendrés par un rechargement simultané des véhicules électriques. Pour que le véhicule électrique soit une réussite, il est nécessaire que le consommateur s’approprie cette nouvelle manière de consommer le véhicule. Selon Schneider Electric, recharger le véhicule n’est qu’une question d’habitude à prendre « ce n’est pas un comportement, mais des comportements qui sont à inventer par le consommateur ». Par son implication et sa demande, le consommateur créera la dynamique et l’offre en matière de bornes électriques. Enfin, rendre le réseau intelligent et communicant, en développant les Smart grids, est l’ambition de toutes les entreprises concernées par la voiture électrique, comme les fournisseurs d’électricité, les concepteurs des bornes électriques et les constructeurs automobiles.

Sources :  CRE

Voir le dossier complet de la CRE sur les véhicules électriques

Posté le par La rédaction


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