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L’expédition 7e continent dans les déchets de l’Atlantique Nord !

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

Après avoir analysé le gyre du Pacifique Nord en 2013, l’Expédition 7° Continent a quité le Port du Marin à Fort de France (Martinique) le 5 mai 2014. Elle est désormais en Mer des Sargasses, au cœur du gyre de l’Atlantique Nord, où les courants marins créent un amas de déchets au beau milieu de l’Océan.

Après le Pacifique Nord en 2013, l’expédition 7e continent, menée par Patrick Deixone était en route vers la Mer des Sargasses à bord d’un catamaran de 18 mètres. Les 9 membres d’équipage sont arrivés dans le gyre à la fin de ce week-end. Ils ont une semaine pour étudier les déchets plastiques et localiser les zones les plus polluées. L’équipage fera plusieurs prélèvements et mesures afin de mieux connaître l’impact de cette pollution sur les écosystèmes marins. Le retour au port est prévu vers le 25 mai.

Mieux caractériser la pollution du gyre Atlantique

La Gyroplastic est une bouée dérivante élaborée par les élèves-ingénieurs de l’ICAM Toulouse. Elle permettra de suivre les paramètres environnementaux des 30 premiers mètres de la colonne d’eau. Elle comprend notamment des capteurs de fluorimétrie, de luminosité, de températures et de conductimétrie à 1 m, 15 m et 30 m de profondeur. La bouée sera mise à l’eau environ une heure par jour pour faire les mesures. Les données collectées seront directement transmises au Centre national d’études spatiales (CNES) via Argos.

Les élèves de l’ICAM Toulouse ont aussi travaillé sur l’élaboration d’un capteur spécifique « plastique », qui est intégré à la bouée Gyroplastic. En différenciant les micro-déchets plastiques du plancton, il permettra de calculer la concentration des fragments de plastiques dans les zones de prélèvement. 

Trois autres bouées dérivantes du programme de suivi des océans Oceansites seront larguées sur le parcours et en particulier dans la zone du gyre. Elles permettront de mieux connaître les courants de surface dans la zone.

L’analyse des polluants présents dans la chaire des poissons et dans l’eau sera faite grâce aux capteurs de polluants du laboratoire des IMRCP de Toulouse. Il s’agit d’organogels microporeux qui ont la propriété de concentrer rapidement de grande quantité de polluants organiques : hydrocarbures, bisphénol A, phtalates, etc.

En parallèle de ces mesures, l’équipage quantifiera et caractérisera la grande faune marine rencontrée sur le parcours, mais aussi les macro-déchets ! L’équipe réalisera un documentaire tout au long de l’expédition pour ramener un témoignage. 

Enfin, l’expédition évaluera le potentiel des micro-ondes radar en bande.
Ce projet sera la première étude des macro-déchets en utilisant des systèmes radar. Si les résultats sont concluants, ces instruments seront envisagés pour surveiller les cinq gyres de la planète. 

Des actions pédagogiques importantes

L’expédition se veut pédagogique pour sensibiliser le grand public à la problématique des déchets en mer. Elle fait notamment participer de nombreux étudiants en France et aux Etats-Unis. Ceux-ci pourront s’impliquer grâce à l’exploitation de véritables données satellites fournies par le CNES dans le cadre du projet Argonautica. Le bateau est notamment équipé d’une balise Argos pour suivre sa progression en direct dans le gyre. L’expédition diffuse en plus régulièrement des contenus photos et vidéos dans son journal de bord pour faire vivre au jour le jour le trajet en Atlantique Nord sur www.septiemecontinent.com.

Cette année, l’Agence Seine Normandie s’associe à l’association pour faire passer le message. Elle organisera de nombreux événements locaux de ramassage et de comptage de déchets le long de la Seine. Pendant le temps de l’expédition, une équipe animera aussi des actions pédagogiques impliquant les collèges et lycées agricoles le long de la Seine pour lutter contre la pollution sur le long terme.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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