Structures et propriétés des tags et phases perfluorés
Tags et phases perfluorés pour la synthèse

Bien que les propriétés physico-chimiques (stabilité chimique et thermique, hydrophobie, faible coefficient de friction...) des polymères perfluorés comme le Téflon aient été reconnues et exploitées depuis les années 50 pour des applications industrielles et domestiques variées, de manière surprenante l'utilisation des phases perfluorées pour la catalyse et la synthèse ne s'est développée que récemment. En 1994, István Horváth et Josef Rábai décrivent pour la première fois, dans la revue Science, l'utilisation d'un système biphasique perfluorocarbure (PFC)/hydrocarbure (HC) pour faciliter la séparation et le recyclage d'un catalyseur . Ces deux chercheurs, qui travaillent alors pour la compagnie Exxon, ont démontré la pertinence de leur approche en l'appliquant à une réaction industrielle très importante, l'hydroformylation des alcènes. Pour ce faire, ils ont développé un catalyseur au rhodium extrêmement fluorophile et donc soluble uniquement dans les PFC. Dans cet article fondateur, ils introduisent le terme « fluorous » (dont la traduction la plus fidèle en français correspond à fluoreux) qui va permettre de définir un nouveau domaine de la chimie. Le terme « fluorous » a été proposé par analogie avec le terme « aqueous ». Leur article démontre clairement que, en plus des milieux aqueux et organiques, les milieux fluoreux sont à considérer pour des applications en séparation et recyclage. La fluorous chemistry ou, chimie fluoreuse, était née. Depuis ces travaux pionniers, les très nombreuses recherches réalisées dans ce domaine ont permis d'accroître considérablement les champs d'application de la chimie fluoreuse appliquée à la synthèse ...