Les communications sont devenues essentielles, aussi bien dans le domaine civil (fonctionnement politique, économique et social de notre société de plus en plus axée sur la transmission d'informations entre particuliers, acteurs économiques, dirigeants et organismes régulateurs), que militaire, pour la conduite des forces et le contrôle du théâtre d'opérations.
L'utilisation rationnelle et efficace du spectre pour les applications civiles et la vérification de la bonne application de la réglementation a toujours nécessité des fonctionnalités de radiogoniométrie des signaux et de radiolocalisation des émetteurs de communication, intégrées aux moyens de surveillance du spectre. La radiogoniométrie est alors principalement liée aux besoins :
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de localiser les émetteurs brouilleurs ou intrus ;
d'aider, le cas échéant, au diagnostic de situations d'interférences ;
de rendre plus fiables et précis le contrôle du bon emploi du spectre, les mesures des niveaux de champs et les vérifications de conformité des émetteurs légitimes aux réglementations locales.
Dans le domaine militaire, le besoin d'alerte et de réaction des forces de théâtre aux menaces possibles a toujours fait appel à des fonctionnalités fortement automatisées de radiogoniométrie, associées, le cas échéant, à des fonctions d'identification des signaux interceptés [TE 6 893].
Intégrés aux dispositifs tactiques déployés sur les théâtres ou aux systèmes d'informations des forces en opérations, les radiogoniomètres sont des senseurs essentiels pour les modes d'alerte et d'autoprotection. La radiogoniométrie et la radiolocalisation contribuent par ailleurs fortement au renseignement d'origine électromagnétique (ROEM), et sont de ce fait présentes dans de nombreux senseurs et systèmes de senseurs terrestres, maritimes et aéroportés.
Les progrès des technologies de transmission numériques, les volumes transmis, la variabilité des formes d'ondes et des protocoles d'accès radio se sont fortement accélérés ces vingt dernières années, accroissant, non seulement l'hétérogénéité des signaux, mais aussi la densité d'émetteurs, la complexité et l'in-stationnarité des environnements de propagation ; et finalement les besoins de sensibilité, de résistance aux interférences et aux brouillages des radiogoniomètres. Par ailleurs, la tacticité, la rapidité et l'automatisation des radiogoniomètres restent dimensionnantes pour leurs performances opérationnelles.
Toutefois, pour répondre à cette complexification et au renouvellement en conséquence des exigences opérationnelles, les radiogoniomètres ont pu bénéficier, eux aussi, des progrès technologiques récents pour augmenter drastiquement les largeurs de bande et les vitesses de balayage, et pour paralléliser massivement les traitements embarqués.
Cet exposé s'appuie sur les articles précédents [TE 6 890] et [TE 6 891].