Les communications sont devenues essentielles, aussi bien dans le domaine civil (fonctionnement politique, économique et social de notre société de plus en plus axée sur la transmission d'informations entre particuliers, acteurs économiques, dirigeants et organismes régulateurs), que militaire (conduite des forces et contrôle du théâtre d'opérations).
L'utilisation rationnelle et efficace du spectre pour les applications civiles et la vérification de la bonne application de la réglementation a toujours nécessité des fonctionnalités d'analyse des signaux intégrées aux moyens de surveillance du spectre. L'analyse technique des signaux de radiocommunications est alors principalement liée au besoin de caractérisation et d'identification desdits signaux, pour rendre plus fiables et précises les opérations de contrôle sur le degré d'occupation du spectre, la mesure des niveaux des champs radioélectriques et l'estimation des paramètres de modulation, mais aussi pour diagnostiquer des situations d'interférences.
Dans le domaine militaire, le besoin pour les forces de contrôler la bonne utilisation du spectre pour ses propres communications, mais aussi de détecter et surveiller les émissions adverses a toujours fait appel à des fonctionnalités plus ou moins automatisées de reconnaissance des signaux reçus, d'identification des émetteurs interceptés, intégrées aux dispositifs tactiques déployés sur les théâtres ou aux systèmes de renseignement. Ces fonctions sont les composantes essentielles des modes d'alerte et d'autoprotection des forces sur un théâtre d'opérations. Elles constituent aussi l'une des bases du renseignement d'origine électromagnétique (ROEM). Lorsqu'elles sont possibles, le décodage de la signalisation et l'écoute des contenus transmis apportent d'intéressants compléments aux fonctions de renseignement.
Ces dernières décennies, les progrès des technologies numériques, les volumes transmis, la variabilité des formes d'ondes et des protocoles d'accès radio se sont fortement accrus, augmentant les besoins en analyse :
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environnements radioélectriques devenus denses et fluctuants ;
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signaux de plus en plus large bande, hétérogènes et in-stationnaires ;
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traitements massivement parallélisés des données brutes extraites de l'interface radioélectrique ;
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automatisation de plus en plus poussée.
Cet exposé s'appuie sur les articles précédents [TE 6 890] et [TE 6 891].