Une centrale nucléaire représente un investissement considérable. Il est donc naturel de vouloir l’exploiter le plus longtemps possible. Mais qu’est-ce qui peut empêcher de le faire si l’installation est bien exploitée et bien entretenue ?
Les facteurs influençant la gestion de la durée de fonctionnement sont de natures très variées. Les plus immédiats sont d’ordre technique et concernent la maîtrise du vieillissement physique des composants, qu’ils soient remplaçables ou non. Cette maîtrise passe par des capacités de prévision et d’anticipation qui, elles-mêmes, se fondent sur une compréhension des phénomènes en jeu. Puis, par des modes d’exploitation et des stratégies de maintenance optimisés en conséquence. D’autres facteurs sont de nature moins « matérielle » et touchent à l’économie, à la politique industrielle, à la réglementation, aux ressources humaines, à l’opinion publique, etc.
A priori, aucun obstacle rédhibitoire ne s’oppose à envisager une exploitation des centrales nucléaires françaises pendant 40 ans et plus. En revanche, les menaces existent et nécessitent, pour y faire face, d’adopter des stratégies appropriées. Cette préoccupation du long terme est à intégrer le plus tôt possible tant il est vrai que seule une exploitation sûre, propre, performante et compétitive au quotidien, peut garantir une longue vie pour une centrale nucléaire.
Nota : l’expression « durée de fonctionnement » (ou « durée d’exploitation ») désigne la durée pendant laquelle une centrale peut produire de l’électricité ; la « durée de vie » intègre en plus les périodes de construction et de déconstruction.