Le fort développement des activités de gestion et de traitement des déchets, et en particulier l’essor de stratégies de valorisation, n’est pas sans interférer sur les processus industriels eux-mêmes. Les choix stratégiques en matière de valorisation énergétique ont par exemple été à l’origine d’une évolution significative d’un important secteur : l’industrie cimentière. Le ciment constitue la base des mortiers et bétons utilisés dans des domaines aussi variés que le bâtiment, les ouvrages d’art, les chaussées routières, les barrages, le transport de l’eau potable...
L’opération de base consiste à cuire, à haute température (1 450 oC au moins), un mélange d’argile et de calcaire pour aboutir à un clinker, base essentielle du ciment commercial.
Nous proposons de consacrer, à cette question, une série d’articles afin de faire le point sur les récents progrès en matière d’utilisation des déchets dans l’industrie cimentière.
Cet article introductif présente les principaux points le plus souvent évoqués à propos de la co-incinération en cimenterie. Pour certains d’entre eux, comme le devenir des métaux lourds dans le ciment par exemple, nous développerons dans un prochain article les progrès scientifiques dans ce domaine. D’autres points peuvent également donner lieu à des articles spécifiques, en particulier le cas des perspectives de progrès au niveau des gisements de déchets potentiellement mobilisables en abordant, outre les aspects techniques et environnementaux, les conditions économiques liées à cette stratégie. Nous traiterons également, au plan pratique, les conditions de mise en œuvre de ces combustibles sur les sites cimentiers eux-mêmes.
Enfin, dans une perspective de développement durable, les conséquences écologiques de cette évolution (production de gaz à effets de serre, économie des ressources naturelles, etc.) doivent être rigoureusement contrôlées.