Si la prise en compte de préoccupations environnementales et sanitaires a émergé en droit français avec l’essor de l’industrialisation au XIXe siècle, le développement et la structuration d’un véritable droit de l’environnement industriel datent plutôt des années 1970. En particulier, les dernières décennies sont marquées par un développement sans précédent de ce droit, tant international et européen que national, et de son champ d’application. Il se caractérise par sa technicité, qui reflète les évolutions scientifiques, le recours à de nouvelles ressources, de nouveaux procédés, substances et produits, et à l’amélioration des connaissances. Cette technicité et ce caractère fortement évolutif ne sont d’ailleurs pas sans créer une complexification, voire une confusion, du cadre juridique. L’augmentation du corpus des règles applicables génère en effet de nouvelles sources d’obligations et de responsabilités potentielles, d’où plus récemment un effort du législateur de simplification du droit de l’environnement industriel.
Quoique nécessairement sélectif dans ce contexte, cet article s’attache à brosser les grandes lignes de ce droit, à en déterminer les contours, toujours mouvants, les sources, les acteurs principaux, les caractéristiques, les implications et les obligations opérationnelles pour les industriels. La réflexion est également enrichie de considérations relatives à d’autres domaines du droit, que le droit de l’environnement industriel impacte plus ou moins directement.
L’article traite également de l’élargissement de la responsabilité en matière environnementale, tant sur des fondements nouveaux que sur des fondements plus classiques, mais dont les juges font une application nouvelle.