L'essor de l'activité industrielle associée à l'urbanisation croissante autour des sites à risques a conduit l'ensemble des acteurs à réfléchir pour se prémunir contre les risques technologiques induits. Les explosions, quelqu'en soit leur origine, sont des phénomènes rares mais à cinétique rapide, ce qui ne permet pas toujours de les anticiper. En effet, les conséquences peuvent être dévastatrices et imprévisibles comme nous l'ont montré un certain nombre de grandes catastrophes industrielles passées.
Les effets d'une explosion sont principalement caractérisés par une onde de pression de forte intensité, mais de courte durée qui se propage dans l'environnement et balaye tout sur son passage. L'onde peut avoir, soit des effets directs sur les individus mais également de manière indirecte lors de l'effondrement d'une structure non conçue initialement pour résister à de tels phénomènes. Les conséquences peuvent être alors désastreuses pour les occupants dans le cas d'un bâtiment, ou susceptibles d'amplifier le phénomène initiateur par effet domino dans le cas d'équipements industriels contenant des produits dangereux. Dans le cadre du développement de la sécurité industrielle, il est donc apparu très tôt la nécessité de caractériser les effets des explosions malgré leur complexité apparente.
La majorité des méthodes pour évaluer les conséquences d'une explosion sont issues du domaine militaire et s'appuient sur des résultats d'essais. Cependant, ces méthodes empiriques trouvent rapidement leurs limites dans le cas des explosions de gaz. En effet, elles ne prennent pas en compte de nombreux facteurs influents sur la violence de l'explosion tels que la nature des gaz, la turbulence, le confinement par les parois ou l'encombrement généré par les obstacles. C'est pourquoi de nombreuses recherches ont été entreprises depuis plus de deux décennies pour mieux comprendre les mécanismes en jeu et améliorer ainsi les méthodes de prédiction des effets associés. Ceux-ci permettront ensuite de définir des mesures de protection par un dimensionnement adapté. Parallèlement à ces travaux de recherche, la disponibilité d'ordinateurs toujours plus performants a permis le développement d'outils de modélisation spécifiques, notamment à travers les calculs de mécaniques des fluides qui permettent désormais de prendre en considération une grande partie des phénomènes physiques relatifs à une explosion de gaz.
La caractérisation des niveaux de pression subis par les individus ou par les structures peut être désormais corrélée à une fréquence grâce à l'approche par analyse des risques quantifiée. Cette approche permet de concevoir des structures résistantes à des événements rares plus optimisées sans pour autant construire systématiquement des blockhaus.